Niger: Catherine Colonna juge "très sérieuse" la menace d'intervention armée des pays de la région

L'instabilité ronge toujours le Niger. Alors que depuis une semaine le président élu Mohamed Bazoum est retenu par un groupe d'officiers, la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a dénoncé un "coup d'état inacceptable", au micro de France Info, ce samedi. "Des pratiques qui ne sont plus de mises" et "auxquelles il est temps de mettre fin".

Ce à quoi s'évertue la Cédéao, la communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest, qui a annoncé avoir élaboré un plan en vue d'une éventuelle intervention militaire.

"Il faut prendre très au sérieux la menace de recours à une intervention par ces pays, c'est une menace crédible", déclare-t-elle, tout en espérant que les putschistes écoutent "ce que leur demandent à l'unanimité les pays de la région et l'ensemble de la communauté internationale".

"Ces putschistes font un mal terrible à leur pays et menacent aussi la stabilité de la région", commente la cheffe de la diplomatie française. [...] Ils n'ont aucun soutien populaire. Il faut que la volonté du peuple nigérien soit respectée. "

Pas de retrait prévu des forces françaises

Les militaires ont jusqu'à ce dimanche, date de fin de l'ultimatum, pour rendre le pouvoir et permettre le retour de la démocratie dans le pays. Sinon, la Cédéao, "déterminée", pourrait prendre la décision d'intervenir militairement. "Il faut croire que la raison prévaudra", espère Catherine Colonna. La Cédéao a "des plans" et "plusieurs de ces pays disposent de forces robustes".

Quant à une aide de l'armée française pour une telle intervention, la ministre affirme que "nous n'en sommes pas là", même si le pays "soutient pleinement les efforts des pays de la région pour restaurer la démocratie au Niger".

Un éventuel départ des 1500 soldats français présents au Niger n'est pas non plus "à l'ordre du jour", affirme la cheffe de la diplomatie française, malgré la demande des putschistes. "La situation est calme en ce qui concerne nos forces, rassure-t-elle, "et il est important qu'elle le reste". Elle rappelle que les forces françaises présentes, le sont "à la demande des autorités légitimes du pays, sur la base d'accords signés, pour aider à la lutte contre le terrorisme". La coopération militaire et civile de la France a été suspendue depuis le début de ce coup d'Etat, le 26 juillet.

Article original publié sur BFMTV.com