Nicolas Pagnol, en conflit avec la mairie de Marseille, accuse Benoît Payan d’avoir voulu l’intimider

Le maire de Marseille Benoit Payan, le 29 janvier 2023.
Le maire de Marseille Benoit Payan, le 29 janvier 2023.

POLITIQUE - Ça ne coule pas de source entre Benoît Payan et Nicolas Pagnol. Ce jeudi 6 juillet, le petit-fils et héritier de l’écrivain accuse le maire de Marseille de tentatives d’intimidation. Les suites du conflit qui l’oppose à la municipalité concernant le changement de gestionnaire du château de la Buzine, décrit par Marcel Pagnol dans ses œuvres et notamment Le château de ma mère.

Le 15 juin dernier, le petit-fils de l’écrivain s’est en effet indigné, dans une pétition, d’avoir perdu la gestion du château à la suite d’un appel d’offres. Ce jour-là « Benoît Payan m’a téléphoné. Une première fois, très énervé, vers midi. Puis une seconde fois, en début de soirée. Il a tenté de m’intimider », raconte Nicolas Pagnol dans une interview accordée à Nice-Matin.

Selon lui, le maire de Marseille a, au cours de leurs échanges, « essayé de lui faire peur » en réclamant des audits pour vérifier de la bonne gestion des comptes du château et voir « ’s’il y a eu des trucs privés’ et ’comment a été dépensé l’argent’ », affirme Nicolas Pagnol.

« Comme je ne comprenais pas de quoi il parlait, il a précisé : ’Vous et moi, on sait qu’il y a des photos qui circulent, on sait ce qui s’est passé…’ », ajoute Nicolas Pagnol qui assure que « tout est parfaitement légal » dans sa gestion. Il dit d’ailleurs avoir « des preuves » des accusations qu’il lance et pointe en parallèle d’autres irrégularités imputées au maire dans l’attribution du marché public. Il affirme enfin avoir fait part à l’adjoint à la culture de la ville « des pressions et des menaces directes qu’(il) venait de subir. »

Contacté par Le HuffPost, le cabinet de Benoît Payan n’a pas répondu à l’heure où sont écrites ces lignes.

La mairie de Marseille veut reprendre la gestion du château

Après l’attribution du château au Centre de Culture ouvrière (CCO) dans un premier temps, la mairie de Marseille a annoncé, le 29 juin dernier, la reprise en gestion directe du monument historique à la suite d’une « erreur minime » dans la procédure d’attribution, selon l’adjoint au maire délégué aux finances. Cette reprise du site par la mairie permet aussi de « ne pas prêter le flanc à la critique » alors que la polémique avec Nicolas Pagnol continue d’enfler, pour reprendre les termes de l’adjoint, interrogé par 20 minutes.

Le combat du petit-fils Pagnol contre l’édile a en effet très vite trouvé un écho chez les opposants locaux à Benoît Payan. « En voulant confier la délégation de service public du Château de la Buzine aux communistes, Benoît Payan relance les purges communistes », s’est par exemple indigné avec véhémence la sénatrice LR des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer, quand Renaud Muselier, président macroniste de la région Paca, s’est dit « scandalisé par le traitement réservé à Nicolas Pagnol par la Ville ».

Interrogé sur franceinfo le 24 juin, le maire de Marseille a pour sa part fait prévaloir le droit. « Dans ce pays, il y a des règles et des lois, et je souhaite qu’elles soient respectées. (...) À Marseille, je sais que pendant longtemps ou trop longtemps ça n’a pas été le cas, mais maintenant c’est terminé, n’en déplaise à celles et ceux qui ont l’habitude de faire ce qu’ils veulent », a lancé Benoît Payan.

Le vote du Conseil municipal pour entériner le changement de gestionnaire est prévu ce vendredi 7 juillet. Nicolas Pagnol espère une issue défavorable à la majorité municipale, mais en appelle désormais « à l’État, afin que ce lieu d’intérêt culturel national soit protégé des aléas politiques et idéologiques ».

À voir également sur Le HuffPost :

Macron à Marseille promet dans les quartiers nord que « ça ira mieux », malgré « des mois durs à venir»

Macron veut faire de Marseille la « capitale du numérique européen »