Nicolas Boukhrief : « William Friedkin était le cinéaste du trouble »

L'étoile du réalisateur William Friedkin sur le Walk of Fame, à Hollywood.  - Credit:VALERIE MACON / AFP
L'étoile du réalisateur William Friedkin sur le Walk of Fame, à Hollywood. - Credit:VALERIE MACON / AFP

William Friedkin est mort et nous restons inconsolables. Lui aussi sous le choc, Nicolas Boukhrief, scénariste réalisateur du Convoyeur, de Gardiens de l'ordre ou encore de Trois jours et une vie, a volontiers accepté, ce lundi soir depuis son lieu de vacances, de réagir sur le vif à la disparition du cinéaste des plus grandes heures du cinéma américain des années 1970-1980. De French Connection à Killer Joe en passant par L'Exorciste, La Chasse – Cruising –, Police fédérale Los Angeles ou Traqué, Friedkin a collectionné des œuvres clés, nerveuses, virtuoses, souvent dérangeantes et, hélas, régulièrement rejetées en leur temps par le public et la critique – hormis le diptyque French Connection/L'Exorciste.

Jadis cofondateur et rédacteur en chef du magazine Starfix, entre 1983 et 1990, Boukhrief défendit bec et ongles, avec la bande de la revue, un Friedkin alors considéré en France comme un habile faiseur, si ce n'est un rustre infréquentable qui avait osé signer un vulgaire remake du Salaire de la peur en 1977 (Sorcerer en VO, son bide le plus cinglant). Pour Nicolas Boukhrief, tout le prix du cinéma de cet ami américain disparu et longtemps dénigré réside dans son obsession pour le trouble moral ainsi que, formellement, dans un maelstrom de visions que nos mémoires de cinéphiles ne sont pas près d'oublier. Témoignage.

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