Le Nicaragua accusé de crimes contre l’humanité par l’ONU

“Le gouvernement du Nicaragua commet des graves violations des droits de l’homme comparables à des crimes contre l’humanité”. Repris notamment par le site Nicaragua Investiga, ainsi commence la présentation, le jeudi 29 février, du rapport des experts du GHREN, le Groupe d’experts des droits de l’homme sur le Nicaragua, un groupe de membres indépendants constitué par l’ONU en 2022 et présidé par l’allemand Jan Simon, chercheur à l’Institut Max Planck et reconnu pour sa trajectoire d’avocat international en matière d’état de droit et de défense des droits humains.

Selon Jan Simon, la dictature “persécute son propre peuple en ciblant des étudiants, des peuples indigènes, des peuples afro-descendants, des membres de l’Église catholique et d’autres confessions chrétiennes”.

Une longue liste à laquelle s’ajoutent évidemment les membres de l’opposition politique, les médias – tous exilés désormais au Costa Rica voisin –, des membres du pouvoir judiciaire et de la société civile. Qui plus est, en 2023, des centaines de personnes ont été déchues de leur nationalité, leurs biens confisqués, des familles séparées.

“L’hôpital se moque de la charité”

Le titre de la présentation du rapport ne peut pas être plus clair : “La dramatique réalité du Nicaragua : l’enquête révèle des crimes contre l’humanité, à des fins politiques, contre des civils.” Le rapport, souligne le site de La Prensa, estime que “le président, Daniel Ortega, la vice-présidente, [sa femme] Rosario Murillo, et les hauts fonctionnaires de l’État qui ont été identifiés doivent faire l’objet d’enquêtes judiciaires [internationales] pour leurs possibles responsabilités”.

Le pouvoir n’a pas tardé à réagir par un communiqué publié sur le site officiel El19 :

“Le gouvernement rejette ce genre de rapports […], une forme grossière d’agression et d’ingérence […] des pays impérialistes.”

Dans un commentaire, le site Confidencial fait le lien avec la demande du Nicaragua de s’associer à la plainte déposée par l’Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de justice pour génocide à Gaza : “C’est le cynisme d’une dictature qui invoque le droit international d’une main et le viole ouvertement de l’autre. C’est l’hôpital qui se moque de la charité.”

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