"Nous ne l'avons pas appelé Lucifer": la justice demande aux parents du petit Hadès de changer de prénom

La référence à la mythologie grecque, où Hadès représente le dieu de la terre et des enfers, est "contraire aux intérêts de l'enfant", selon la justice. Le tribunal rendra son jugement le 4 avril.

Un choix "contraire aux intérêts de l’enfant puisque faisant incontestablement référence au dieu des morts et de l’enfer", selon le parquet de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine). Un couple, ayant choisi le prénom d'Hadès pour son enfant né en septembre dernier, fait face à la justice, qui lui demande d'en changer.

Quelques semaines seulement après l'heureux événement, le couple est surpris: il apprend que le substitut du procureur de la République de Saint-Malo, prévenu par l'officier d'état-civil de la mairie, lui demande de supprimer ce prénom de l'acte de naissance de l'enfant, relate le Pays Malouin.

"Joli" prénom

Le parquet estime que la référence à Hadès, considéré comme le maître des enfers dans la mythologie grecque, n'est pas un choix dans l'intérêt de l'enfant.

"Nous avons choisi ce prénom simplement parce qu'on le trouverait joli", a témoigné auprès de nos confrères la mère de l'enfant, Kristina Desgres.

"Personne ne fait le rapprochement", a encore assuré la maman. "À la maternité, ça n'a choqué personne. Au contraire, les gens aiment bien", selon elle.

"Nous n'estimons pas avoir choisi un prénom lui portant préjudice. Nous ne l'avons pas appelé Lucifer ou Satan, nous ne sommes pas stupides", se défendent encore les parents d'Hadès.

Rendez-vous le 4 avril

Déterminés à prénommer leur fils comme ils le souhaitent, les parents de l'enfant ont pris le chemin du tribunal judiciaire de Saint-Malo, vendredi 3 mars, accompagnés d'un avocat. Et pour étayer leur dossier, ils ont pris soin d'entrer en contact avec d'autres parents de petits Hadès.

"Ça n'a jamais posé problème" pour les autres, assurent-ils. Et les enfants "ne font pas l'objet de moqueries".

Selon les données du "fichier des prénoms" de l'Insee, 32 enfants ont été prénommés Hades (avec ou sans accent) entre 1900 et 2021 en France (hors Mayotte). La justice tranchera le 4 avril.

Article original publié sur BFMTV.com

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