"Il ne cherchait pas Paul, il me cherchait": Nancy Pelosi revient sur l'agression au marteau de son mari

La famille Pelosi toujours sous le choc. Près de deux semaines après l'agression à son domicile de Paul Pelosi, le mari de Nancy, présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, cette dernière a accordé une longue interview au média CNN au cours de laquelle elle a fait part de sa consternation et de sa tristesse.

Pelosi a eu "très peur"

Dans un premier temps, la femme politique de 82 ans, à la tête d'une riche carrière politique, a expliqué comment elle avait été mise au courant de l'agression, qui s'est déroulée à San Francisco. Ce jour-là, plusieurs personnes frappent très tôt le matin à la porte de Nancy Pelosi, qui est en déplacement à Washington dans le cadre de ses fonctions.

"Je lève les yeux, je vois qu'il est 5 heures du matin. [...] Alors je cours vers la porte et j'ai très peur. Je vois la police du Capitole, ils disent: 'nous devons entrer pour vous parler. Je pense à mes enfants, mes petits-enfants. Jamais je n'ai pensé que ce serait Paul'", explique-t-elle.

Puis, au cours de cet entretien très riche en émotions, Nancy Pelosi a également fait part de son état d'esprit, elle qui assure que David DePape, l'homme interpellé à la suite de l'agression et depuis placé en détention provisoire par une juge de San Francisco, souhaitait en réalité s'en prendre à elle.

"Pour moi, c'est vraiment la partie la plus difficile car Paul n'était pas la cible et c'est lui qui en paie le prix. Il ne cherchait pas Paul, il me cherchait", insiste-t-elle.

Une convalescence qui va "prendre du temps"

Une large partie de cette interview, accordée au célèbre journaliste Anderson Cooper, a également été consacrée à l'état de santé de Paul Pelosi, qui a été attaqué à coup de marteau. L'homme de 82 ans a "été opéré avec succès pour soigner une fracture du crâne et de graves blessures au bras droit et aux mains" et a pu quitter l'hôpital, avait précisé le porte-parole de la présidente de la Chambre des représentants, Drew Hammill.

"Cela va prendre du temps. Il sait qu'il doit être patient. C'est un tel gentleman qu'il ne se plaint pas", assure Nancy Pelosi, qui s'est déclarée soulagée lorsque le corps médical avait constaté que la blessure n'avait pas atteint le cerveau, "ce qui peut être mortel."

"Il est très préoccupé par l'effet traumatique sur nos enfants et nos petits-enfants. Et nous, nous sommes préoccupés par l'effet traumatisant sur lui", ajoute encore la responsable politique, qui explique ne pas avoir parlé de l'agression avec celui qui est son mari depuis 1963.

A quelques heures des midterms, Nancy Pelosi a également pointé du doigt la réaction de certains Républicains qui ont fait de cette agression "une blague." "Dans notre démocratie, il y a un parti qui doute du résultat des élections, alimente cette flamme et se moque de toute violence qui se produit. Cela doit cesser", conclut-elle.

Article original publié sur BFMTV.com