Le NCS, un neuromarqueur pour mesurer certaines addictions

Difficile de gérer ses addictions. Pour faciliter la prise en charge des alcooliques et des toxicomanes, une équipe franco-américaine a mis au point un outil permettant d’évaluer dans le cerveau l’intensité du manque et l’envie de rechuter.

Le “craving“ - en plus d'être un terme n'ayant pas d'équivalent français - est le besoin ressenti par l'usager d'une substance d'en consommer de nouveau. Tous les usagers de drogues, les alcooliques, les boulimiques, connaissent, hélas trop bien, cette pulsion parfois irrépressible. Mais, jusqu'à présent, rien ne permettait d'évaluer l'intensité du craving d'un sujet.

Leonie Koban (Inserm, CNRS, Université Sorbonne/Paris, U Claude Bernard/Lyon) et ses deux collègues américains, Tor Wagner (Dartmouth College) et Hedy Kober (Yale University), viennent d'identifier un neuromarqueur qui saurait prédire l'intensité du craving parmi trois groupes d'utilisateurs (de nicotine, d'alcool, ou de cocaïne) comparée à celle de groupes contrôles.

Une signature cérébrale prédictive

Les chercheurs ont présenté des images de drogues ou de nourritures appétissantes à 99 participants. Ceux-ci devaient évaluer à quel point ils avaient envie du produit présenté. Parallèlement, grâce à un logiciel d'apprentissage automatique, ces envies étaient corrélées à certaines zones du cerveau qui se retrouvaient activées. Les scientifiques ont ainsi pu mettre en évidence une signature cérébrale capable de prédire l'intensité du craving et de discriminer les consommateurs des autres.

Nous avons montré, explique Leonie Koban, que le craving n'allume pas une zone spécifique mais plutôt une combinaison de différentes régions du cerveau que nous avons nommée NCS pour Neurobiological Craving Signature.“ L'identification de cette signature ouvre dès lors la voie à quantité de pistes de recherche. “Par exemple, poursuit la chercheuse, une direction importante que nous allons étudier concerne les personnes à risque d'addictions, à cause d'antécédents familiaux ou génétiques, mais qui n'ont pas encore consommé : la réponse de leur NCS sera-t-elle plus élevée que pour les personnes n’ayant pas ces facteurs de risque ?"

De prochaines études envisagées

Pour le moment, cet outil n'en est qu'à ses balbutiements.[...]

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