Natation (championnats de France): qualifié pour quatre épreuves à Paris 2024, Léon Marchand avoue "avoir douté"
Léon Marchand a conclu sa semaine à Chartres avec un quatrième titre national sur le 200m 4 nages (1mn56s33c) et une quatrième qualification pour les Jeux olympiques. Le Toulousain, émoussé sur la fin de course était "soulagé" après cette dernière épreuve et avoue avoir "douté". Mais l'essentiel est assuré. Le quintuple champion du monde pourra, si lui et ses entraîneurs le décident, s'aligner sur quatre épreuves dans cinq semaines à Paris. Et le grand sourire en évoquant ce défi de doubler 200m papillon et 200m brasse la même journée, qu'il a répété ici à Chartres, en dit long sur l'envie de Léon Marchand de tenter le coup, "Je kifferais faire les deux."
Est-ce que vous êtes satisfait de cette dernière course?
"Je suis soulagé... Soulagé ! Ça n'a pas été facile cette semaine parce qu'on plonge en finale pas pour gagner mais pour faire un temps de qualification. Donc mentalement ce n'est pas facile. Je fais quand même des bons temps, ce n'est pas exactement ce que j'espérais, mais je suis surtout soulagé."
Vous avez douté?
"Oui, heureusement. Heureusement que j'ai encore des doutes. C'est vrai que les temps de qualification n'étaient pas faciles. Au 200m papillon je savais que les 1mn55s il fallait les faire, surtout dans mon état de forme en ce moment. Donc j'ai douté une fois que j'ai vu mon 400m 4 nages parce que je savais que mon état de forme n'était pas celui que j'espérais. Mais voilà, ça s'est bien passé."
Vous terminez un peu cuit?
"Oui... Après un 200m 4 nages c'est toujours dur quel que soit le temps à l'arrivée. Donc oui je suis un peu cuit, mais je pense que j'ai bien géré ma semaine. Quand il y avait des jours de repos j'ai bien dormi donc ça va."
Quel bilan vous tirez de cette semaine?
"J'ai pris des repères. C'était mon premier 400m 4 nages vraiment un peu affuté et j'ai pas mal de repères qui sont revenus. J'ai le test du double qui était vraiment pas mal. Ça va m'aider pour la suite, pour la décision finale. Et après le 200m 4 nages il y a pas mal de choses que je peux améliorer aussi, donc c'était cool."
Comment voyez-vous les cinq semaines jusqu'aux JO?
"Là, il faut surtout que je récupère. Je vais peut-être faire une semaine où on va remonter un peu en volume, en intensité. Parce qu'il reste quand même cinq semaines encore. Et après je vais essayer de récupérer au maximum."
Vous avez pu échanger avec Bob Bowman cette semaine?
"Oui on a pas mal 'texté', il a bien suivi. Il n'a pas trop dormi je crois aussi, parce qu'il y avait aussi les trials de l'autre côté de la planète, il était un peu sur tous les fronts. Mais on a bien communiqué et c'était nickel. Ce qu'il a pensé de mes courses ? Ah ça je ne peux pas le dire (rire). Non, en fait ça va. Il était plutôt positif sur tout ce que j'ai fait. Il savait que c'était des conditions pas faciles pour moi. Je suis rentré il y a une semaine donc forcément on ne s'attendait pas non plus à battre un record du monde. Il était plutôt content de la suite de la compétition, pas trop du 400m 4 nages (rire)."
Vous pouvez maintenant penser à Paris?
"Là c'est bon c'est enfin le moment. J'ai passé l'étape qui était, je pense, la plus difficile pour moi. Maintenant ça va être que du kiff et forcément je vais penser à Paris un peu tous les jours parce qu'il faut que je me prépare pour, donc forcément je vais y penser. C'est la prochaine grosse étape donc ça va être cool."
Quand vous parlez du doublé on voit votre sourire et on a l'impression que la décision est déjà prise...
"J'adore le fait de faire deux nages dans la journée. Après, je pense que la décision sera vraiment liée au physique, en fonction de comment j'arrive à récupérer ces prochaines semaines, comment je me sens en papillon, comment je me sens en brasse. Ce n'est pas que moi qui vais choisir, il y aura aussi mes coachs. Mais c'est sûr que moi je kifferais faire les deux."
Est-ce qu'il va falloir convaincre Bob pour faire les deux?
"Non tous les deux on a le même projet, on voulait déjà le faire l'année dernière donc on a à peu près les même décisions."
Pourquoi est-ce qu'il vous faut ce genre de défi pour trouver de la motivation?
"C'est très difficile de ne se concentrer que sur la première course. Quand j'arrive sur le 200m papillon je ne pense qu'au 200m papillon. Et dès que je touche le mur je bascule sur le 200m brasse donc ce n'est pas facile mentalement et ça m'aidera tous les jours après ma vie de nageur ce genre de challenge. Et puis ça m'excite tellement de faire deux demi-finales et deux finales d'affilé aux Jeux olympiques... Ce serait top !"