Naples: De Laurentiis entendu par la justice italienne sur le transfert d'Osimhen avec le Losc
Victor Osimhen pourrait quitter le Napoli cet été, mais ce sont bien les conditions de son arrivée depuis Lille, à l'été 2020, qui intéressent la justice italienne. Ce mercredi, plusieurs médias indiquent ainsi que le président napolitain, Aurelio De Laurentiis, s'est rendu dans le bureau du procureur de Rome pour être auditionné - à sa demande d'après le club.
Au coeur de cette affaire, qui a déjà valu au Napoli des perquisitions dans ses locaux: des soupçons de fausse comptabilité. Ou plus exactement de plus-values fictives. Officiellement, Naples a versé en 2020 71 millions d'euros (hors bonus) au Losc pour s'attacher les services du serial buteur nigérian. Sauf que le club italien a "en parallèle" vendu quatre joueurs à Lille, contre une vingtaine de millions d'euros. Et c'est là que le bât blesse.
Trois des quatre joueurs n'ont jamais mis les pieds à Lille
Si le gardien grec Oreste Karnezis (35 ans à l'époque) avait une "petite" expérience, les trois autres (Claudio Manzi, Ciro Palmieri et Luigi Liguori) étaient de jeunes joueurs relativement inconnus. Or, Karnezis a été cédé au Losc contre 5 millions d'euros, Palmieri contre 7 millions, et Liguori et Manzi 4 millions chacun. Des tarifs totalement gonflés par rapport à leur niveau et au marché. D'où les soupçons de plus-values fictives, qui auraient permis à Naples d'inscrire 20 millions d'euros de recettes, pour répondre aux obligations du fair-play financier. Et à Lille d'obtenir de l'argent frais immédiatement, sans échelonnement des paiements pour Osimhen.
Si Karnezis a fait une apparition avec le Losc, contre le Gazélec Ajaccio en mars 2021 en Coupe de France, les trois autres ont immédiatement été prêtés puis revendus - sans jamais voir le domaine de Luchin.
En décembre 2021, Luigi Liguori était d'ailleurs sorti du silence dans les colonnes de La Republicca pour dénoncer cette opération. "Je jouais en prêt à Fermana, en Serie C", expliquait-il à l'époque. "Le Napoli m'a appelé en juin et m'a dit: viens à Castel Volturno, nous devons parler. Mon agent et moi y sommes allés, le club nous a proposé deux options: je pouvais prolonger pour une saison et rester, ou accepter d'aller à Lille et signer pour trois ans. (...) J'en ai parlé à mon agent et j'ai accepté. Le 30 juin nous avons signé avec le Losc, mais depuis Castel Volturno où ils ont envoyé les contrats. Je n'ai jamais mis les pieds à Lille. Une fois le contrat signé, on m'a demandé si je pouvais rester en prêt un an en Italie." Et de poursuivre: "Naples nous a dit: 'Le LOSC veut trois jeunes joueurs, on a pensé à vous'. Ensuite, avec le temps, on a tout découvert, mais on faisait partie de l'affaire, on ne pouvait plus rien faire. J’étais valorisé à quatre millions d'euros. Si je me suis senti comme une monnaie d’échange? Oui, et je suis très énervé. On a compris que c’était une opération pour autre chose, pas pour notre avenir. (…) Cette opération a gâché ma carrière. J’en parle souvent avec les deux autres (Manzi et Palmieri). Nous avions trois ans de contrat et on a 'brûlé' notre carrière à cause du Napoli."