Nantes: peur de la descente, hommage inattendu... Pourquoi Kita a rappelé Kombouaré
La valse permanente des entraineurs du FC Nantes se perpétue. Depuis son rachat du club en 2007, le président Waldemar Kita aura donc nommé (ou re-nommé) 19 coachs en 17 ans. Un modèle d'instabilité unique et un 3e entraineur en une seule et même saison, comme en 2009-2010 (Gernot Rohr, Jean-Marc Furlan, Baptiste Gentili) et en 2020-2021 (Christian Gourcuff, Raymond Domenech, Antoine Kombouaré).
Comment expliquer ce retour inattendu de Kombouaré qui a surpris beaucoup de monde lorsque la nouvelle a fuité dimanche midi? D'abord par la panique qui paralyse le propriétaire du FC Nantes dès que la crise de résultats est importante. C'est loin d'être la première fois. A huit journées de la fin, Nantes est 16e de Ligue 1 et barragiste avec deux points d'avance sur la zone rouge.
Les résultats de Jocelyn Gourvennec étaient, il est vrai, catastrophiques, avec un bilan de trois victoires en treize matchs de L1, soit l'un des pires bilans d'un entraîneur sous Kita, loin derrière Raymond Domenech (aucun succès en huit matchs) cependant. Gourvennec fait malgré tout pire que Pierre Aristouy, son prédécesseur, débarqué en novembre.
A l'époque, Waldemar et son fils Franck Kita justifiaient leur choix par une volonté d'éviter la psychose de la relégation en nommant Gourvennec, un entraîneur plus expérimenté. 110 jours plus tard, cette psychose leur revient comme un boomerang en pleine tête.
Pourquoi faire de nouveau appel à Antoine Kombouaré, et pas à un nouvel entraîneur? En partie en raison de l'interview accordée par le Kanak au journal L'Equipe la semaine dernière. Kombouaré y affirmait sa volonté de retrouver un banc, dix mois après avoir été viré de Nantes. Il se remémorait aussi ses plus belles émotions de coach vécues à la tête des Canaris avec la victoire en Coupe de France en 2022 et la Coupe d'Europe la saison suivante.
"Le choix est fait, la situation l'impose"
Surtout, il remerciait Waldemar Kita qui lui a permis de vivre cette aventure riche en émotions en le nommant à la tête de l'équipe alors qu'il avait déjà refusé les approches à deux reprises les années précédentes.
Cet hommage inattendu aurait apparemment touché le président nantais, inquiet de la tournure que prend son club une fois de plus. Alors, après la nouvelle défaite de Nantes face à Strasbourg samedi, l'idée d'un retour de Kombouaré a pris corps, et débouché sur un tête-à-tête le soir même à Paris, avec le directeur général Franck Kita, comme évoqué par L'Equipe et Ouest France.
La surprise est d'autant plus forte que les relations entre Waldemar Kita et Antoine Kombouaré étaient tout sauf une histoire d'amour lors de leur précédente collaboration. Les contacts entre les deux étaient quasi inexistants. Kombouaré a fermé très vite la porte de son vestiaire et de son groupe à son président, le laissant de côté parfois ostensiblement, ce que Kita vivait très mal. Waldemar Kita s'est-il montré magnanime dans cette affaire ?
"Je suis assez intelligent pour mettre mon ego de côté et me mettre en retrait. Le plus important c'est le club", assure-il dans la presse.
C'est surtout la perspective d'une descente en Ligue 2 et ses conséquences financières qui le terrifie. Voilà qui justifie bien de rappeler le coach qui a écrit, en partie sans lui, les plus beaux moments de l'histoire récente du club.
"Le choix est fait. La situation l'impose. J'espère que tout le monde restera positif", plaide t-on au sein du club. Alors que des joueurs importants comme Pedro Chirivella, Alban Lafont, Jean-Charles Casteletto, Nicolas Pallois ou Moussa Sissoko sont toujours là, des cadres du vestiaire auraient été sondés et se seraient montrés favorables à ce retour de Kombouaré.
Est-ce vraiment le cas, alors que plusieurs d'entre eux avaient mal vécu certaines sorties médiatiques de Kombouaré - "On est une équipe de merde" - provoquant une cassure avec son groupe ? Les joueurs nantais retrouveront les terrains de la Jonelière mercredi matin pour le premier entraînement de la semaine. Avec Antoine Kombouaré à leurs côtés pour une fin de championnat qui s'annonce indécise et tendue au vu du calendrier. Un déplacement à Nice est programmé lors de la prochaine journée, puis les Canaris s'en iront défier Lyon, Le Havre, Rennes, Montpellier, Brest, Lille et Monaco.