Nantes-OM: "Un déferlement de violence", le témoignage glaçant de la femme du supporter agressé à La Beaujoire
Ce devait être une soirée inoubliable. Ce sera un cauchemar. Vendredi soir, Marie Mahé et son époux emmènent leur enfant au stade de la Beaujoire pour assister au match d’ouverture de la 4eme journée de Ligue 1 entre Nantes et l’OM (1-1). Une grande première pour leur garçon, supporter de l’Olympique de Marseille. "Il avait un maillot de l’OM mais il agitait autant le drapeau du FC Nantes, raconte sa mère, interrogée par BFMTV. Il a chanté l’hymne de la Beaujoire. Mon fils n’est pas un fanatique. On l’a privé d’une soirée mémorable à cause de la bêtise de certains."
"J’ai su après qu’on nous avait aussi uriné dessus"
Cette soirée avait débuté comme dans un rêve avec un but de l’OM dès la 3e minute. "On a montré qu’on était content. C’est à ce moment-là qu’on a subi un déferlement de violence de la part de certains individus qui étaient dans la tribune d’à côté, la tribune Loire. On s’est fait insulter, on nous a craché dessus. On a reçu des gobelets de bière. J’ai su après qu’on nous avait aussi uriné dessus. Certains ont montré leur sexe. Sans aucune intervention de stadiers. C’est surtout ça qui est dommage." Surtout que la famille demande alors aux stadiers d’intervenir. "Ils nous ont répondu, je n’ai pas à intervenir, ce n’est pas ma tribune."
"Personne n'a bougé"
Devant eux, d’autres supporters marseillais se font aussi cracher dessus. "Le papa a voulu interpeller les stadiers, personne n’a bougé", regrette Alicia Mahé. Son époux aussi s’est emporté : "Il était positionné à côté du grillage. Il a reçu de plein fouet le flot d’insultes. On a voulu lui mettre des coups de pied à travers le grillage. Il s’est énervé pour défendre sa femme et son fils." Quelques minutes passent après l'agression. Nantes égalise avant que son époux ne soit victime d’un infarctus.
"L’atterrissage est dur mais mon mari va bien"
"Il a fait un malaise cardiaque dans les tribunes, poursuit sa femme. Je pensais au départ qu’il convulsait. J’ai paniqué, j’ai hurlé, j’ai appelé au secours. J’étais entouré dans ma famille. Mon papa s’est occupé de mon mari. Ma sœur, mon frère et mon cousin de mon fils. Moi j’étais en panique. Un jeune spectateur qui était à côté de nous était pompier. Il a tout de suite vu qu’il fallait masser très rapidement. Ils ont fait comme ils ont pu en attendant l’arrivée des secours. Mon mari a ensuite été évacué en ambulance. Il avait fait un premier arrêt cardiaque." Il en fera un deuxième dans le Samu qui l’emmenait à l’hôpital. Samedi soir, le père de famille allait mieux. "Il récupère tant bien que mal, il n’a aucun souvenir de ce qui s’est passé. L’atterrissage est dur mais il va bien."
Pas sûr de porter plainte
Rassurée par l'état de santé de son époux, Marie Mahé reste malgré tout choquée. Elle assure n’avoir reçu aucun soutien de ces supporters lors de cette soirée cauchemardesque. "Certains ont même pris des selfies devant l’ambulance dans laquelle mon mari était en train de se faire réanimer…" Alicia Mahé refuse de faire l’amalgame avec tous les supporters de la Brigade Loire. Elle pointe la bêtise,"la rage et la violence "de certains qui n’ont plus leur place dans un stade. Si son mari n’envisage pas, pour l’instant, de porter plainte. Son épouse se laisse le temps de réflexion.