"Je n'ai jamais pensé à être en finale de Grand Chelem": qui est Jasmine Paolini, finaliste surprise à Roland-Garros ?

Son sourire communicatif tranche avec le masque qu’arborent certaines joueuses sur le court. "Pour être honnête, je souris beaucoup. Mon coach est toujours inquiet quand il voit que je ne souris pas à l'entraînement ou en match." Et depuis le début de la quinzaine à Roland-Garros, Jasmine Paolini a beaucoup souri. Victorieuse d’Elena Rybakina (n°4 mondiale) en quart de finale, puis de la jeune et très prometteuse Mirra Andreeva (17 ans) en demi-finale, l’Italienne vit la plus belle semaine de sa (déjà) longue carrière. Avec, en prime, une finale en double avec Sara Errani.

Rapide grâce au "sang ghanéen"

Né il y a 28 ans en Toscane, Jasmine Paolini est italienne avant tout, mais aussi très fière de ses origines. "Ma mère est Polonaise. Mon grand-père vient du Ghana. Tout ça est dans mon sang et dans mon ADN. Je suis rapide grâce au sang ghanéen." Une rapidité qui lui permet de compenser son petit gabarit (1m63) et de résister à des joueuses plus physiques. "J’aurais aimé être plus grande car j’aurais pu mieux servir. Mais je compose avec mon corps et on fait les choses différemment." Un déficit de taille qui n’empêche pas l’Italienne, notamment grâce à son coup droit, de pratiquer un tennis aussi imprévisible qu’agressif.

"Avant, je pensais qu’il fallait un miracle pour gagner"

Passée professionnelle en 2011, il lui aura fallu huit ans pour s’installer durablement dans le Top 100. Son premier titre majeur? Le Tournoi WTA 1000 de Dubaï en février dernier, quelques semaines après un premier huitième de finale en Grand Chelem à Melbourne. Jasmine Paolini fait partie de ces joueuses qui ont su se montrer patientes avant d’éclore véritablement. "J’ai commencé à mieux jouer l’an dernier, avec plus de régularité mi-juillet. Ce n’est pas comme s’il y avait eu un déclic, c’est un processus." La principale raison de ce changement, Jasmine Paolini l’attribue à la confiance qu’elle a désormais en elle. "Avant, quand je jouais contre les plus grandes joueuses, je me disais qu’il fallait un miracle pour gagner. Aujourd’hui quand j’entre sur le court, je me dis que j’ai mes chances."

Une joueuse bien entourée

Coachée depuis 2015 par son compatriote Renzo Furlan (ancien 19e joueur mondial), Jasmine Paolini peut aussi compter sur les conseils avisés de Sara Errani (finaliste à Roland-Garros en 2012), avec qui elle dispute le double cette année sur la terre battue parisienne. "Elle m’aide énormément sur la stratégie, les déplacements et sur comment m’améliorer." A l’instar de Francesca Schiavone et Flavia Pennetta, Sara Errani fait partie de ces joueuses qui ont inspiré, plus jeune, Jasmine Paolini. "Bien sûr je regardais les joueuses italiennes mais m’imaginer à leur place c’était difficile. Je n’ai jamais rêvé d’être dans le top 10 ou de remporter un Grand Chelem."

Lundi prochain, Jasmine Paolini fera quoi qu’il arrive partie des dix meilleures joueuses du monde. Avec peut-être un premier titre en Grand Chelem à son palmarès. Pour cela il faudra renverser la montagne Iga Swiatek, avec laquelle elle échangera certainement quelques mots en polonais.

Article original publié sur RMC Sport