« On négocie avec les hackers comme avec des kidnappeurs » : rencontre avec un négociateur de rançon

L’arrêt de la production après une cyberattaque peut provoquer des pertes quotidiennes de plusieurs millions d’euros. Pour les grands groupes qui se retrouvent dans l’impasse, des négociateurs sont appelés en urgence pour trouver une « solution » avec les cybercriminels.

15 millions de dollars. C’est la somme versée par le Caesar Palace, célèbre casino de Las Vegas, au groupe de hackers Scattered Spider, pour retrouver son réseau après une cyberattaque. Machines à sous éteintes, réservation des clients de l’hôtel en panne, les pertes quotidiennes sont colossales pour un tel établissement. Le casino MGM, également touché par une cyberattaque au même moment, aurait perdu 8,4 millions d’euros par jour de paralysie informatique.

Dans ces cas extrêmes où les dommages peuvent mener à la faillite de l’entreprise, la victime n’a d’autres choix que de payer la rançon aux cybercriminels. Comme dans les cas de kidnapping, les grands groupes font appel à des négociateurs pour s’en tirer au meilleur prix.

Mike travaille pour l’une des plus importantes sociétés de gestion de crise dans le monde. Dans son équipe, d’anciens militaires, policiers, expert des situations anxiogènes, des négociations d’otages et depuis 2016, des cyberattaques. Leurs services sont généralement proposés par des assurances aux sociétés victimes d’incident cyber.

« La première étape pour nous est de savoir à qui nous avons affaire : quel est leur mode opératoire, comment ont-ils procédé par le passé, ont-ils l’habitude de ces situations…

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Crédits photos de l'image de une : Négocier la rançon après une cyberattaque est parfois obligaoire. // Source : Taken / EuropaCorp