Municipales : qui est Michèle Rubirola, la possible future maire de Marseille ?

Largement en tête du second tour des élections municipales à Marseille, Michèle Rubirola s'apprête à diriger la deuxième ville de France.

Après 25 ans de règne de la droite dans la cité phocéenne, les Marseillais ont placé en tête du second tour une candidate de gauche, Michèle Rubirola. Qui est cette militante écologiste encore inconnue en politique il y a de ça quelques mois ?

Après 25 ans de règne de Jean-Claude Gaudin dans la seconde ville de France, Marseille pourrait basculer à gauche. Et pour la première fois dans l’histoire de la cité phocéenne, c’est une femme qui devrait être à la tête de la ville. Michèle Rubirola, pourrait ainsi être élue maire de Marseille à l’issue du prochain conseil municipal, bien que le flou règne encore dans la cité phocéenne, et que le jeu des tractations pourrait encore livrer quelques surprises.

Inconnue du grand public, cette femme de 63 ans se lance dans une mission loin d’être aisée dans cette agglomération de plus de 850 000 habitants qui cumule près de deux milliards d’euros de dettes.

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Née à Marseille, Michèle Rubirola colle parfaitement au Marseille populaire. Petite-fille d’immigrés napolitains et espagnols, son père est un des membres fondateurs du parti communiste marxiste-léniniste de France. Elle a grandi dans le quartier ouvrier du Rouet et y vit encore aujourd’hui.

Médecin de formation

Dès la fin de ses études de médecin généraliste, elle exerce dans les quartiers populaires de Marseille. Médecin spécialisée dans la santé préventive dans les quartiers Nord, Michèle Rubirola travaille à la Caisse primaire d’assurance maladie dans les Bouches-du-Rhône. Plutôt que maire de Marseille, “elle se voyait devenir adjointe à la Santé de la ville”, comme le raconte Olivia Fortin, tête de secteur du Printemps marseillais, au Monde. Mais sa détermination et un rassemblement inédit de différents partis de gauche l’ont propulsée sur le fauteuil de maire de sa ville.

Candidate aux élections législatives de 2007 et de 2012 pour Les Verts puis EELV, Michèle Rubirola a été suspendue par le parti après avoir refusé l’idée d’une candidature autonome d’EELV pour ces municipales. Celle qui a rejoint les Verts en 2002 a fait le choix de parier sur une alliance entre plusieurs formations politiques de gauche en rejoignant le Printemps marseillais, où elle a été nommé tête de liste à la surprise générale en janvier dernier. Un pari gagnant, d’autant plus qu’EELV a fini par s’associer au Printemps marseillais. “Je n’ai pas suivi le même chemin qu’eux, même si je partage toujours leurs valeurs. Je me sens incomprise au sein de cette famille, mais pas abandonnée”, avait-elle déclaré à 20 Minutes.

Elle n’en a donc pas pour autant perdu son côté écologiste, bien au contraire. C’est pourquoi elle souhaite faire de Marseille une ville “plus verte” en continuant par exemple à s’opposer à l’abattage des arbres, comme elle l’avait fait en 2015, pour ne plus voir les espaces verts disparaître. Elle assure d’ailleurs que “Marseille ne sera plus la ville la plus polluée de France” et souhaite qu’elle ne soit plus la ville la plus embouteillée d’Europe. Depuis 2015, elle est Conseillère départementale sur le 1er canton (centre-ville) de Marseille.

Engagée pour aider les plus démunis

Depuis toujours Michèle Rubirola est une femme très engagée. Dans les années 70, elle adhère au combat des mouvements altermondialistes et écologistes. Féministe, elle se bat également pour la libéralisation de l’avortement et la contraception. Mère de trois enfants, elle est aussi membre de l’association “Habitat alternatif social”, qui a pour but de trouver des logements aux personnes exclues, séropositives ou atteintes de maladies mentales et préside “Europe Social Projet Recherche Innovation”, une association qui travaille avec des personnes vivant dans la rue. Dans une ville encore traumatisée par les effondrements de la rue d’Aubagne, le logement est l’une de ses priorités pour faire de Marseille une ville “plus juste”.

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Soutenue par Jean-Luc Mélenchon, cette sportive aguerrie, membre de la première équipe mixte de l’Olympique de Marseille dans sa jeunesse, va devoir avoir les épaules solides pour relever la deuxième ville de France qui fait face à une grosse crise de l’habitat et qui avec un taux de pauvreté dépassant les 25%, est l’une des grandes villes où le niveau de pauvreté est le plus important. Reste à voir si sa victoire sera confirmée dans les prochaines heures.

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