Rubirola ou Vassal? Le second tour des municipales à Marseille se solde par un casse-tête

Même en comptant sur les 8 sièges obtenus par l'ex-PS Samia Ghali, la candidate du Printemps marseillais Michèle Rubirola n'atteint pas la majorité absolue au conseil municipal de la cité phocéenne.

Marseille n'a pas dit son dernier mot. À l'instar de la campagne mouvementée et imprévisible qui vient de s'y achever, les résultats de l'élection municipale n'ont pas accouché d'une victoire claire. Les chiffres définitifs accordent à Michèle Rubirola, candidate du Printemps marseillais, une avance sur sa rivale Les Républicains Martine Vassal, mais cette victoire est toute relative.

Tout va se jouer au troisième tour. D'ici samedi, les 101 conseillers municipaux de la cité phocéenne vont se prononcer pour choisir leur futur édile. Pour l'heure, Michèle Rubirola - qui a recueilli 38,28% des suffrages exprimés - peut se targuer d'avoir obtenu 42 sièges grâce à la victoire de ses listes dans quatre secteurs sur huit: le 1er (qui recouvre les 1er et 7e arrondissements), le 2e (2e et 3e arrondissements), le 3ème (4e et 5e arrondissements) et 4e (6e et 8e arrondissements).

La candidate LR, héritière officielle des années Gaudin, n'a obtenu que 30,75% des voix. Par le jeu des secteurs toutefois (Martine Vassal a remporté les 5e, 6e et 7e), elle a tout de même 39 sièges dans son escarcelle.

Ghali, figure pivot

C'est là que les choses se corsent. Même avec leurs éventuels alliés naturels, ni Michèle Rubirola ni Martine Vassal ne peuvent revendiquer une majorité absolue au conseil municipal. À gauche, la candidate arrivée en tête devra composer avec l'ex-sénatrice socialiste Samia Ghali qui, forte de sa victoire dans le 8e secteur (15e et 16e arrondissements, les quartiers nord), a obtenu 8 sièges au conseil municipal.

En additionnant les sièges estampillés Printemps marseillais - coalition allant de La France insoumise à Europe Écologie-Les Verts en passant par le Parti socialiste - et ceux de Samia Ghali, on aboutit au chiffre de 50. À un siège du chiffre magique.

À droite, le jeu contient plus d'inconnues. D'entrée de jeu, les listes LR de Martine Vassal ont été concurrencées par celles du sénateur dissident Bruno Gilles. Ce dernier a perdu dans son propre secteur (le 3e, où Michèle Rubirola était tête de liste), mais avec 6,25% des suffrages recueillis sur l'ensemble de la ville, ses listes divers droite ont tout de même obtenu 3 sièges au conseil municipal.

Semaine de tractations

Avec les sièges de Martine Vassal, le bloc de droite classique s'élève donc à 42 sièges, soit autant que Michèle Rubirola. Rappelons néanmoins que ce bloc de droite est balafré par de très fortes divisions internes. Quant au Rassemblement national, dont le chef de file Stéphane Ravier a subi une défaite surprise dans son propre secteur (le 7e), il ne peut espérer davantage que de jouer les perturbateurs avec ses 9 sièges au conseil municipal.

Faute d'accord avec Samia Ghali, Michèle Rubirola risque de se trouver en difficulté face à la droite marseillaise, quand bien même celle-ci sort du scrutin très affaiblie.

"Je n'ai pas perdu, ce soir il n'y a pas de majorité à Marseille", mais une "situation de blocage", a clamé Martine Vassal dimanche.

La semaine s'annonce riche en tractations de coulisses. Et quoi qu'il arrive, la candidate qui l'emportera jouira d'une assise des plus friables durant la mandature à venir: malgré une légère hausse par rapport au premier tour, le taux de participation définitif à Marseille le 28 juin s'est élevé à 35,25% du corps électoral.

Article original publié sur BFMTV.com

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