Mort de Nahel: comment "la période pré-estivale" favorise les émeutes

Mort de Nahel: comment "la période pré-estivale" favorise les émeutes

Trois nuits de violences. Les policiers se préparent déjà à connaître une quatrième soirée d'émeutes. Le service central du renseignement lui s'attend à ce que les violences urbaines se poursuivent dans le temps. Au-delà de la colère et des revendications des émeutiers, c'est aussi le moment de l'année qui fait craindre aux autorités une mobilisation.

"La période pré-estivale avec de surcroît une météo favorable favorisent les groupements de jeunes sur la voie publique, prompts à commettre diverses exactions", note le service central du renseignement dans une synthèse que BFMTV a pu consulter.

"Des très jeunes qui se laissent embarquer"

18, 14 et même 12 ans... Les personnes interpellées dans la nuit de jeudi à vendredi sont jeunes, voire très jeunes. Les autorités notent que ces derniers sont moins organisés que leurs aînés. "En ce moment, il y a des très jeunes qui sont dehors et qui se laissent embarquer dans la foule", note auprès de BFMTV.com Florian, policier dans le Loiret.

Outre les températures actuelles qui sont douces, la période scolaire renforce également cette mobilisation. Si l'année scolaire se termine officiellement le 8 juillet, les épreuves écrites du brevet sont, elles, terminées. Celles de CAP aussi. Les élèves de Seconde sont libérés pour les épreuves du Bac. L'oral du bac s'achève ce vendredi. "Il y a des jours où il n'y a pas de pré-ado dehors selon la période scolaire", note le policier orléanais.

"On constate souvent une recrudescence des violences par rapport au calendrier scolaire", poursuit-il.

"Moins long mais plus violent"

Dans ce contexte, des mesures sont prises pour limiter les déplacements et les éventuels rassemblements. En Ile-de-France, les services de bus et de tramway se terminent à 21 heures. À Clamart, Meudon ou Neuilly-sur-Marne, un couvre-feu a été instauré de 21 heures à 6 heures du matin. "La nuit dernière, les violences ont commencé assez tôt vers 19 heures, jusqu'à 22 heures. Et ça a repris quand la nuit était tombée", indique le fonctionnaire de police.

Avec un soleil qui se couche vers 22 heures et qui se lève un peu avant 6 heures, "l'intensité des violences est condensée en quelques heures", note Johann Cavallero, délégué CRS au syndicat Alliance Police nationale. "Ca a commencé en journée, mais ils ont attendu qu'il fasse bien noir pour commettre des exactions, poursuit-il. C'est moins long mais plus violent."

Article original publié sur BFMTV.com