Mort de Nahel : Olivier Klein, ministre de la Ville, ému en évoquant les émeutes de 2005 à Clichy-sous-Bois

Olivier Klein était le premier adjoint du maire de Clichy-sous-Bois lors des émeutes de 2005. Il estime que la situation actuelle est très différente.

POLITIQUE - Après trois nuits de violences dans toute la France en réponse à la mort de Nahel tué par un policier à Nanterre, l’histoire est-elle en train de se répéter comme en 2005 ? C’est la question que le journaliste de France Inter Nicolas Demorand a posée au ministre de la Ville Olivier Klein, invité de la matinale ce vendredi 30 juin. L’émotion a submergé ce dernier au moment de répondre.

« On est dans une situation dramatique. Elle est très différente » des violences survenues en 2005, a assuré Olivier Klein, ex-édile de Clichy-sous-Bois (2011-2022) et à l’époque premier adjoint du maire. C’est dans cette ville de Seine-Saint-Denis qu’ont débuté les violences après la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré, deux adolescents électrocutés lors d’une course-poursuite avec la police, le 27 novembre.

« Les mots du gouvernement, les mots du président de la République, les mots de la Première ministre sont des mots justes, de solidarité envers cette famille, de justice qui passe et qui passe vite. L’histoire ne bredouille pas, je suis fier des mots employés par le président de la République », a poursuivi le ministre, dont la gorge s’est serrée au terme de cette phrase.

À l’époque, Jacques Chirac était président de la République et Nicolas Sarkozy ministre de l’Intérieur. Dans les colonnes du Monde en 2015, Olivier Klein racontait que quatre jours après le drame, « le gouvernement n’avait toujours aucun mot pour calmer les choses ». Nicolas Sarkozy avait voulu « rencontrer des jeunes de Clichy. C’était surréaliste ! », ajoutait-il.

Le ministre expliquait aussi avoir « passé deux heures à expliquer qu’il fallait que les forces de l’ordre se mettent en retrait s’il voulait que ça se calme ». Il était cependant trop tard, « le reste du département s’était embrasé ». Les émeutes ont duré jusqu’à la mi-novembre.

« La violence est injustifiable »

Ces trois derniers jours, depuis la mort mardi de Nahel, des violences ont aussi éclaté à Paris, en banlieue et dans toute la France. Dans la nuit de jeudi à vendredi, 667 personnes ont été interpellées. La ville de Clichy-sous-Bois a notamment été touchée.

« Beaucoup d’événements ont eu lieu en Seine-Saint-Denis », a reconnu Olivier Klein. Qui ajoute : « la bibliothèque de Clichy a été abîmée cette nuit, il y a eu des attaques contre la mairie fort heureusement sans dégradation importantes. Mais ce n’est pas le plus important que ça se passe à Clichy-sous-Bois, ça se passe partout ».

Face à ces heurts et ces violences, Olivier Klein appelle « au calme ». « Oui, il y a de la colère, il faut l’entendre », mais « la violence est injustifiable ». « N’allons pas prendre le risque d’avoir un nouvel accident », insiste-t-il. En revanche, il estime que l’état d’urgence demandé par plusieurs responsables politiques serait « un aveu d’échec ».

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