Mort de Mohamed à Marseille : trois policiers du Raid mis en examen pour "violences avec arme"

La justice a décidé de ne pas placer les trois fonctionnaires en détention provisoire, mais de les garder sous contrôle judiciaire.

Trois policiers du Raid ont été mis en examen ce jeudi 10 août dans le cadre d’une enquête sur la mort de Mohamed, un jeune homme de 27 ans en marge des émeutes début juillet à Marseille, a indiqué le parquet.

Cette mise en examen intervient pour « violences avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner », toujours selon le parquet. Les trois policiers n’ont pas été placés en détention provisoire, mais sont placés sous contrôle judiciaire.

« Les magistrats instructeurs ont notifié aux trois policiers leur placement sous contrôle judiciaire assorti des mesures d’interdiction de rentrer en contact avec les parties civiles et d’interdiction de participer dans le cadre de leur activité professionnelle de fonctionnaire de police à des interventions concernant des violences urbaines et de grands événements sur la voie publique », a ajouté le parquet dans un communiqué.

Une intervention de police contre des pillages

Décédé dans la nuit du 1er au 2 juillet à Marseille, Mohamed B. est le seul mort recensé à ce jour en marge des violences urbaines qui s’étaient déclenchées dans plusieurs villes de France et sur plusieurs jours à la suite du décès du jeune Nahel, tué par un policier lors d’un contrôle routier à Nanterre fin juin.

Selon des éléments donnés par le parquet, les faits se seraient produits après le pillage d’un magasin Foot Locker du centre de Marseille. Les images de vidéosurveillance ont démontré « qu’un homme avait pris la fuite (...) poursuivi par M. B. (l’homme qui est ensuite décédé) à scooter qui avait tenté de prendre le sac dont il était porteur, contenant des marchandises volées dans ce commerce », écrit le parquet.

« Il existe donc des éléments démontrant que ces deux individus participaient à une action d’appropriation frauduleuse dans un contexte de pillage généralisé des magasins du centre-ville fondant une action d’intervention pour en interpeller les auteurs », ajoute-t-il.

Selon les éléments communiqués par le parquet, Mohammed B. « parvenait quant à lui à s’enfuir à scooter, longeant la colonne du Raid », et a été « atteint dans un laps de temps très court par deux tirs de LBD, dont l’un au niveau du thorax se révélera mortel, puis par un tir de munition type “bean bag” qui impactait son scooter ».

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