Mort de Harry Belafonte, acteur, chanteur et “légende” des droits civiques

Il était “l’un des artistes noirs les plus novateurs de l’histoire” des États-Unis et “a utilisé sa célébrité massive pour catalyser le changement social”, retient le Wall Street Journal. Le chanteur, acteur et activiste Harry Belafonte est mort, mardi 25 avril, d’une insuffisance cardiaque à son domicile de New York, a annoncé son agente dans un communiqué. Il avait 96 ans.

Né à Harlem en 1927 et élevé en Jamaïque pendant une partie de son enfance, “le beau, talentueux et prolifique M. Belafonte” est devenu, “dans une Amérique marquée par la ségrégation”, l’une des célébrités “les plus influentes de l’après-guerre, transcendant les barrières raciales grâce à [ses albums], ses films et son militantisme”. Sa carrière “très diversifiée” lui a d’ailleurs valu une série de récompenses, dont les quatre prix majeurs de l’industrie du divertissement (Emmy, Grammy, Oscar, Tony).

Ascension “historique”

Avec des chansons à succès comme Day-O (The Banana Boat Song) et Jamaica Farewell, “il a presque à lui seul déclenché un engouement pour la musique des Caraïbes”, se souvient pour sa part le New York Times.

“À une époque où la ségrégation était encore très répandue et où les visages noirs étaient encore rares sur les écrans, grands et petits, l’ascension de M. Belafonte à l’échelon supérieur du show-business a été historique. Il n’était pas le premier artiste noir à transcender les frontières raciales ; Louis Armstrong, Ella Fitzgerald et d’autres avaient atteint la célébrité avant lui. Mais […] pendant quelques années, personne dans le monde de la musique, Noir ou Blanc, n’a été plus grand que lui.”

Torrent d’hommages

“Aussi important qu’il ait été dans le domaine du divertissement”, “il a contribué à mettre la musique africaine et le calypso au premier plan des médias américains”, “il l’a été tout autant dans la lutte pour les droits des Afro-Américains”, note The Root, un magazine en ligne s’adressant en premier lieu au lectorat noir américain, qui le qualifie de “légende des droits civiques”. “Proche de Martin Luther King Jr. et soutien financier de nombreux mouvements sociaux importants”, il était “l’un des principaux organisateurs de la Marche historique sur Washington, en 1963”.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :