Le chanteur Jean-Louis Murat est mort à 71 ans

Le chanteur Jean-Louis Murat, est mort ce jeudi à son domicile en Auvergne. Il avait 71 ans. L'information annoncée par le journal La Montagne a été confirmée par son manager et son ancienne maison de disques Pias.

Jean-Louis Murat, né Jean-Louis Bergheaud le 28 janvier 1952, avait fait d'un village de sa région natale, Murat-le-Quaire (Puy-de-Dôme), son nom d'artiste. Le discret chanteur auvergnat avait connu ses premiers succès à la fin des années 1980, avec le single Si je devais manquer de toi, extrait de son troisième album Cheyenne Autumn.

Hasard du calendrier, le label Pias doit sortir vendredi un best of du chanteur, rassemblant 20 de ses titres les plus emblématiques

Voix de séducteur

En 1991, son duo avec Mylène Farmer, intitulé Regrets, lui ouvre le succès auprès du grand public.

"Ce que j'aime, c'est la chanson qui devient un tube, pas la chanson qui est déjà tube avant que le gens ne l'aient entendue" en raison d'une production calibrée, déclarait-il à l'AFP en 2014.

Quand il montait sur scène, regard bleu acier, voix de séducteur lancinante avec son groove si particulier, ce n'était "pas pour faire plaisir aux gens" mais pour les "déstabiliser", voire "les dégoûter", disait-il à l'AFP en 2014.

Les charmer, aussi, passant volontiers de l'anecdote pleine d'humour noir à la plus forte des poésies, et mélange d'influences du terroir auvergnat autant que des nuits américaines.

Jean-Louis Murat a sorti, au cours de sa carrière, 24 albums studios, de Murat en 1982 à La Vraie Vie de Buck John en 2021. Mais aussi six albums live et un best of. Auteur et compositeur, il avait également écrit pour d'autres artistes, tels que Françoise Hardy (Memory Divine), Isabelle Boulay ou Indochine (Un singe en hiver).

Dans mes albums, "je raconte jusqu'au plus infini détail toute ma vie sentimentale, comme depuis le début de ma carrière", racontait-il, à plus de 60 ans. Extrêmement prolifique, il sortait quasiment un album par an ces dernières années.

Sans filtre

Sans filtre dans ses interviews, Jean-Louis Murat était aussi connu pour ses propos à l'emporte-pièce, teintés de provocation. "On est dans un monde ultramoral où la virilité est vue comme un défaut", confiait-il ainsi en 2009 à Libération.

"On me reproche de faire trop de disques, de parler fort, de dire n’importe quoi… Pour moi, tout ça, ce sont des effets secondaires de la virilité. Moi, j’aime la corrida, le vin rouge, la virilité, le machisme".

Musicalement aussi, ses partis pris radicaux pouvaient susciter une forme d'incompréhension. Il avait dérouté avec l'ovni Travaux sur la N89 (2017), qui faisait le pari de la déconstruction, en délaissant guitares et mélodies pour mieux se réinventer sur la base de sons synthétiques et électroniques.

Le chanteur avait également fait plusieurs incursions au cinéma, chez Jacques Doillon en 1990 dans La Vengeance d'une femme ou dans J'ai pas sommeil de Claire Denis en 1994.

Article original publié sur BFMTV.com