«Le monde éternel de Sempé», un hors-série de Paris Match

D’une phrase dont il a le secret, via la plume complice d’Anne Goscinny, le petit Nicolas, personnage de BD issu de planches dessinées lors des années 1950, conclut sa lettre à Sempé (pages 74-75), son créateur, sur un mot : « éternité ». Aussi l’enveloppe a-t-elle pour adresse: Jean-Jacques Sempé, avenue de l’Éternité.

Sempé, c’est soixante-six ans de présence et de fidélité à Paris Match. Quand il s’est éteint, à six jours de ses 90 ans, le 11 août dernier, il en était le doyen. Pendant sept décennies, il a livré des centaines de dessins à notre magazine, dont Daniel Filipacchi – qui n’en était pas encore propriétaire – lui avait ouvert les portes sur un air de jazz, leur passion commune, de Ray Ventura à Dizzy Gillespie. C’était aux prémices des années 1960 où, comme s’en amusait Daniel, « il suffisait de planter un noyau pour voir pousser un cerisier».

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Sempé avait 24 ans quand il débuta à Match. Deux ans plus tôt, en 1954, il avait rencontré René Goscinny, écrivain, humoriste, bientôt réalisateur et scénariste de films. Après une enfance au pays des gauchos (l’Argentine), il débarquait de New York, ce qui fascina le jeune dessinateur, passé de son Sud-Ouest natal aux chambres de bonne d’un Paris qui n’était pas encore sous le charme de son trait souriant, tendre et lumineux. «Il fut mon premier ami parisien, autant dire, mon ami.» Aussi «Le Petit Nicolas» (222 épisodes), dont les aventures seront publ...


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