Et si la monarchie avait de l’avenir ?

Charles III lors de son sacre.  - Credit:Andrew Milligan / Avalon / MAXPPP / PHOTOSHOT/MAXPPP
Charles III lors de son sacre. - Credit:Andrew Milligan / Avalon / MAXPPP / PHOTOSHOT/MAXPPP

Le sacre de Charles III était un des meilleurs dessins animés de ces dix dernières années. On a beau savoir que la monarchie implique un folklore, l'aspect ridicule du rituel prenait le pas sur son caractère sacré. D'où une question évidente : ce régime est-il encore tolérable, ne serait-ce que visuellement ? Les moqueries ont été à la hauteur de la fascination exercée par l'événement.

La France juge naturellement la monarchie d'après le cours de sa propre histoire, l'évalue et la met en perspective en fonction de 1789 et 1793. C'est d'ailleurs très bien comme ça, il ne s'agit pas, ici, de rejouer le procès de Louis XVI ou de sauver un Ancien Régime qui méritait sa chute. Cela étant, cet événement nous empêche parfois de penser la royauté avec neutralité. Depuis la mort d'Elizabeth II, l'historien Baptiste Roger-Lacan a publié, dans Le Grand Continent, plusieurs de ses travaux où il interroge la fonction de la monarchie en général, britannique en particulier, dans la modernité.

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Son raisonnement met, entre autres, en évidence l'extraordinaire anachronisme de la famille royale, qui fournit pourtant des efforts considérables pour se réformer. Elle n'est pas, comme les Bourbons d'Espagne ou d'autres dynasties d'Europe, si « sécularisée » que ça et son fonctionnement, de même que sa façon d'apparaître aux yeux des Britanniques, repose sur des rituels proprement magiques et en décalage avec les codes de son époq [...] Lire la suite