Mme “Partygate” rejoint l’opposition, malaise à Londres

“De prime abord, c’est un super coup”, constate New Statesman. Réussir à convaincre l’une des hauts fonctionnaires les plus connues du Royaume-Uni de rejoindre ses équipes en tant que directrice de cabinet. “Je suis heureux que des gens d’une telle qualité, aussi respectés, soient prêts à rejoindre le Parti travailliste”, s’est ainsi félicité Keir Starmer, chef de l’opposition, vendredi 3 mars.

Seulement voilà. Sa célébrité, Sue Gray la doit à son enquête administrative sur le “Partygate”, ces fêtes clandestines organisées à Downing Street pendant les confinements successifs, en 2020 et 2021. Dans son rapport final, rendu en mai 2022, l’ancienne patronne de pub avait conclu à la présence du Premier ministre de l’époque, Boris Johnson, lors de neuf soirées et pointé “des défaillances de leadership” à Downing Street. Fragilisé, le conservateur avait fini par démissionner quelques semaines plus tard à l’issue d’une série d’autres scandales.

“Un coup monté de la gauche”

“En réalité, cette nomination constitue un coup porté à l’impartialité du service public, regrette l’hebdomadaire de gauche. Dans l’esprit des Britanniques, il doit paraître de mauvais goût que la personne dont l’enquête a épinglé Boris Johnson rejoigne le Parti travailliste.”

Les partisans de l’ancien chef du gouvernement se sont d’ailleurs empressés de remettre en question le travail de la haute fonctionnaire. “Est-ce la preuve que l’enquête sur le ‘Partygate’ était une manœuvre des travaillistes ?” interrogeait la une du tabloïd conservateur Daily Mail, vendredi 3 mars. Fidèle lieutenant de Boris Johnson, le député pro-Brexit Jacob Rees-Mogg a quant à lui dénoncé “un coup monté de la gauche”.

“Nul besoin d’expliquer à quel point ces attaques travestissent la réalité, soupire The Spectator. C’est Boris Johnson lui-même qui avait chargé Sue Gray d’enquêter sur le ‘Partygate’. Et les conclusions – le vomi, les valises pleines de bouteilles d’alcool – n’ont pas été contestées. Johnson avait d’ailleurs accepté le rapport et présenté des excuses.” Pour autant, assure l’hebdomadaire conservateur, “cette nomination est une erreur”. Et donne du poids “à l’idée selon laquelle l’élite ne forme qu’une seule et même sphère poreuse”.

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