Miyazaki, notre bon génie

Le garçon Mahito et son héron qui parle. - Credit:
Le garçon Mahito et son héron qui parle. - Credit:

On a quitté Hayao Miyazaki, il y a dix ans, dans les studios Ghibli de Tokyo, où il présentait Le vent se lève, son « ultime film », avouait-il. La faute à ses rhumatismes aux mains et à sa mauvaise vue. Pourtant, rien n'était moins sûr puisqu'il annonçait un peu plus tard que « penser à un nouveau film [lui] prendrait six à sept ans ». Autant dire que le maître nippon, le « sensei », âgé aujourd'hui de 82 ans, a longtemps entretenu le mystère avant de livrer Le Garçon et le Héron, son douzième film d'animation. Avec ce film-somme, il signe une petite merveille d'invention graphique, illustrant ses dons de conteur et de poète. Ses plans de la faune et de la flore sont comme des tableaux dont les formes et les couleurs évoquent le Douanier Rousseau et Monet. Le cinéaste de Princesse Mononoké et de Mon voisin Totoro nous transporte dans un univers féerique où vit et meurt un bestiaire extraordinaire.

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Univers parallèles. Tout commence par un bombardement pendant la guerre du Pacifique et le tableau saisissant de l'incendie d'un hôpital dans lequel disparaît la mère de Mahito, 11 ans. On le retrouve avec son père dans un manoir à la campagne, quand celui-ci s'est remarié. L'enfant s'ennuie, revoit sa mère dans ses rêves, et se voit nargué par un majestueux héron cendré qui niche dans une tour… Tel le lapin d'Alice au pays des merveilles, ce héron doué de parole [...] Lire la suite