La mission de la Ciivise va se poursuivre avec un nouveau duo de présidents, Sébastien Boueilh et Caroline Rey-Salmon

Sébastien Boueilh, ici lors d’une séance photo dans le cadre du 62e Festival de télévision de Monte-Carlo, le 19 juin 2023.
VALERY HACHE / AFP Sébastien Boueilh, ici lors d’une séance photo dans le cadre du 62e Festival de télévision de Monte-Carlo, le 19 juin 2023.

CIIVISE - Révolution à la tête de la Ciivise. Le gouvernement a annoncé ce lundi 11 décembre que la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants poursuivra son travail tout en élargissant ses missions (mineurs victimes de prostitution ou de pédocriminalité en ligne), avec un nouveau binôme à sa tête.

La Ciivise sera désormais coprésidée par l’ex-rugbyman et responsable associatif Sébastien Boueilh et l’experte judiciaire Caroline Rey-Salmon.

« Après trois ans de travail (...), il est essentiel de maintenir l’élan créé contre les violences sexuelles subies par les enfants », a commenté la secrétaire d’État à l’Enfance Charlotte Caubel, dans une déclaration transmise à l’AFP.

Sébastien Boueilh, un ancien rugbyman originaire de Mont-de-Marsan, a lui-même été abusé sexuellement dans son enfance, par un proche, le mari de sa cousine. Un lourd secret qu’il a mis 18 ans à révéler et à porter devant la justice.

Il a depuis créé une association - « Colosse aux pieds d’argile » (un surnom donné par son avocat pendant sa plaidoirie) - pour venir en aide aux victimes, notamment dans le milieu du sport.

« Je mesure la responsabilité qui me revient (…). Je m’engage à assurer un continuum des actions avec pour objectif d’écouter les mineurs victimes d’aujourd’hui pour renforcer la protection des enfants de demain », a-t-il réagi auprès du Parisien après sa nomination.

30 000 témoignages recueillis en deux ans

Les associations plaidaient pourtant en faveur du maintien du juge pour enfants Édouard Durand, apprécié notamment pour son indépendance et son franc-parler. Édouard Durand avait pris la tête de la commission, aux côtés de la responsable associative Nathalie Mathieu, lors de sa création en mars 2021, dans le sillage de l’onde de choc provoquée par le livre La Familia Grande, de Camille Kouchner, dans lequel l’autrice accuse son beau-père, le politologue Olivier Duhamel, de viols sur son frère jumeau.

En l’espace de deux ans, la commission a recueilli près de 30 000 témoignages et rendu au gouvernement un rapport de 82 recommandations pour lutter contre ce « crime de masse » qui touche, selon elle, 160 000 enfants chaque année.

Pendant un temps, l’exécutif a entretenu le flou sur le devenir de cette commission, à la grande inquiétude des associations qui souhaitaient qu’elle continue. Il avait finalement promis mi-novembre de la maintenir avec une nouvelle feuille de route.

Outre l’inceste, la Ciivise se penchera également sur la prise en charge des mineurs victimes de prostitution ou de pédocriminalité en ligne, la prise en charge des auteurs de violences sexuelles sur mineurs et la formation des professionnels aux contacts des enfants « aux gestes les plus protecteurs », détaille un communiqué du gouvernement.

Elle étudiera aussi les pratiques judiciaires sur ce sujet dans différents pays pour « évaluer les possibilités de transposition en France ».

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