Missak Manouchian au Panthéon : Emmanuel Macron rend hommage au résistant et à « la liberté pour l’éternité »

POLITIQUE - « C’est ainsi que les Grands Hommes en France vivent pour l’éternité. » L’entrée au Panthéon ce mercredi 21 février du résistant communiste d’origine arménienne Missak Manouchian, de sa femme Mélinée et 23 compagnons d’armes a été l’occasion pour le président de la République Emmanuel Macron de rendre hommage aux « Français de préférence », épris « d’un grand rêve de liberté ».

Au Panthéon, Patrick Bruel rend hommage à Missak Manouchian en lisant sa lettre d’adieu à Mélinée

« Missak Manouchian, vous entrez ici toujours ivre de vos rêves : l’Arménie délivrée du chagrin, l’Europe fraternelle, l’idéal communiste, la justice, la dignité, l’humanité, rêves français, rêves universels. Missak Manouchian, vous entrez ici avec Mélinée en poète de l’amour heureux. Amour de la liberté, malgré les prisons, la torture et la mort. Amour de la France malgré les refus et les trahisons », a déclaré Emmanuel Macron à l’issue de la cérémonie.

Manouchian « ivre de liberté, enragé de défendre » la France

L’hommage au résistant communiste avait été conçu autour des trois étapes de sa vie : le génocide arménien, son arrivée en France en 1924 et son entrée dans la Résistance. Le président de la République a évoqué son parcours, son amour pour la littérature et ses habitudes à la bibliothèque Sainte-Geneviève où il traduisait en arménien les poètes français, son emploi ouvrier chez Citroën avant de s’engager, en 1934 au Parti communiste pour lutter contre « le poids de l’ignorance et les mensonges raciaux » du fascisme naissant.

Missak Manouchian était « ivre de liberté, enivré de courage, enragé de défendre le pays qui lui a tout donné » mais qui a, en 1933, refusé de lui accorder la nationalité car « la France avait oublié sa vocation d’asile aux persécutés », a souligné Emmanuel Macron.

Arrêtés par la police en novembre 1943, Missak Manouchian et ses camarades seront torturéss et jugés lors d’un procès « de propagande organisé par les nazis », a rappelé le chef de l’État avant d’ajouter : « Est-ce ainsi que les hommes vivent ? S’ils sont résolument libres, oui. »

Quatre-vingts ans après la fusillade du « groupe Manouchian » le 21 février 1944 au Mont Valérien, « la France reconnaissante vous accueille ». « Missak et Mélinée, destins d’Arménie et de France, amour enfin retrouvé. Missak, les 23 et avec eux tous les autres, enfin célébrés. L’amour et la liberté pour l’éternité », a conclu le chef de l’État.

Apatride, Missak Manouchian est la deuxième personnalité d’origine étrangère à entrer dans le temple de la patrie française après Joséphine Baker. Il est aussi le premier résistant communiste. Là où reposent désormais Mélinée et Missak Manouchian, dans le caveau 13, les noms des 23 autres fusillés seront aussi gravés.

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