Miss Italie interdit les femmes transgenres du concours, des hommes trans s’y inscrivent pour protester

En Italie, les femmes transgenres sont interdites du concours de beauté. (Photo by Stefano Mazzola/Awakening/Getty Images)
En Italie, les femmes transgenres sont interdites du concours de beauté. (Photo by Stefano Mazzola/Awakening/Getty Images)

TRANSIDENTITÉ - « Les candidates à Miss Italie doivent être des femmes depuis la naissance. » Voilà l’argument avancé par Patrizia Mirigliani, la grande patronne de Miss Italie, pour interdire les femmes transgenres de participer au concours de beauté national, selon un article de II Fatto Quotidiano publié samedi 22 juillet.

En réaction à cette décision, Federico Barbarossa, homme transgenre et activiste pour les droits des personnes transgenres, s’est inscrit au concours et a posté une capture d’écran sur son compte Instagram. « Qu’attendez-vous pour vous inscrire ? » a-t-il demandé à ses abonnés.

Ce militant de l’association « barese Mixed Lgbtqia+ » entend « dénoncer l’absurdité de certaines logiques hors du temps », comme il l’explique au journal La Répubblica. Avec ce message Federico Barbarossa espérait faire « une farce pour créer un court-circuit ». Il ne se doutait pas qu’il lancerait un mouvement inédit relayé par la presse italienne et d’autres hommes transgenres militants.

En effet, en soutien à Federico Barbarossa et pour montrer leur désaccord avec les annonces de Patrizia Mirigliani, de nombreux hommes transgenres se sont inscrits au concours de beauté. Ces derniers étant assignés femme à la naissance peuvent, selon les règles de Patrizia Mirigliani, s’inscrire au concours.

« Il faut combattre la transphobie »

Parmi eux, Elia Bonci s’est porté volontaire. Dans un post Instagram, il déclare : « Cette déclaration [de l’organisatrice du concours] exclut les femmes trans. Cependant, en raison de son ambiguïté, elle permet aux hommes trans et à toute personne assignée femme à la naissance de s’inscrire. »

Interrogé par La Repubblica, Elia raconte que cette inscription n’a pas été facile pour lui. Cela lui a demandé de reprendre son deadname (prénom assigné à la naissance, avant que la personne ne change de prénom). « Mais il faut combattre la transphobie et même si je ne suis pas une femme trans, j’ai décidé de me battre pour leurs droits », assure-t-il.

L’activiste des droits LGBT+, Florentine Clizia de Rossi, a, lui aussi, rendu public sa candidature, comme il l’a expliqué au Corriere Fiorentino. Il a d’ailleurs rappelé les propos que Patrizia Mirigliani avait tenus lors d’une conférence de presse du concours de beauté en 2014. La patronne avait déclaré à l’époque qu’il fallait « écouter et suivre les changements de la société ». Un discours à l’opposé de celui qu’elle tient aujourd’hui et qui interroge Florentine Clizia de Rossi.

Une femme transgenre élue aux Pays-Bas

Cette polémique provoquée en Italie a été soulevée par l’élection de Nikkie Kolle, qui est devenue la première femme transgenre Miss Pays-Bas le 8 juillet dernier. Saluant sa victoire, le jury de Miss Pays-Bas avait mis en lumière sa « forte histoire », mais aussi ses progrès au long du concours.

Une élection symbolique qui a donc interrogé les pays voisins. En France, la présidente du concours, Alexia Laroche-Joubert, a modifié les règles de la compétition en 2022 pour que toutes les femmes puissent participer, tant que leur état civil les reconnaît comme tel.

De l’autre côté des Alpes, en revanche, le débat sur la transidentité est particulièrement tendu. La Première ministre Georgia Meloni est opposée à l’ouverture des droits des personnes LGBT+.

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