La minute antique : Être une femme aux JO

« Kyniska remporte la course des chars »… en tant que propriétaire des chevaux. Illustration publiée en 1825 dans « Biographie des femmes illustres : de Rome, de la Grèce et du Bas-Empire », de Sophie de Renneville.  - Credit:Alamy Stock Photo
« Kyniska remporte la course des chars »… en tant que propriétaire des chevaux. Illustration publiée en 1825 dans « Biographie des femmes illustres : de Rome, de la Grèce et du Bas-Empire », de Sophie de Renneville. - Credit:Alamy Stock Photo

Les Jeux olympiques de 2024, à Paris, s'affichent comme les premiers Jeux « paritaires ». Il était temps. Les femmes ne représentaient que 2 % des athlètes à Paris en 1900, et 0 % lors de la première édition des JO modernes, en 1896… Et dans l'Antiquité ? Il était formellement défendu aux femmes non seulement d'y participer, mais d'y assister, à l'exception de la prêtresse locale de Déméter. La loi prévoyait même que les contrevenantes soient précipitées du haut du mont Typaion, qui se trouve près d'Olympie. Cela n'arriva pas, l'interdit a suffi, sauf pour une dénommée Kallipateira. Elle échappa à la mort, nous y reviendrons la semaine prochaine.

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Pour autant, la non-présence des femmes parmi les athlètes ne voulait pas dire qu'une femme ne pouvait pas être « olympionique », c'est-à-dire victorieuse aux Jeux olympiques. C'est ce qui arriva, par deux fois, en 396 et en 392 avant notre ère, à une princesse de Sparte nommée Kyniska (« Petite Chienne »). Le grand voyageur antique Pausanias décrit la statue qui la représentait à Olympie en majesté avec cette inscription (recopiée par un autre auteur, anonyme celui-là) : « Kyniska, victorieuse de la course de chars aux chevaux rapides / A érigé cette statue. Je déclare être la seule femme / De toute la Grèce à avoir remporté cette couronne.» Comment Kyniska a-t-elle fait ? En suivant, simplement, le règlement des JO pour la course de chars, qui voulait que [...] Lire la suite