Flamme olympique dans les Alpes-de-Haute-Provence: retour sur une journée "historique" pour le département
Elle a sillonné les Alpes-de-Haute-Provence, ce samedi 11 mai. De Sisteron à Digne-les-Bains en passant par Moustier-Sainte-Marie, la flamme olympique a traversé le territoire au rythme des relayeurs.
Dans toutes les communes, le public présent a manifesté sa joie et son engouement pour l'événement. L'occasion pour BFM DICI de revenir sur une journée "historique" pour le département.
De Moustiers à Sisteron
Il est 9 heures ce matin. Les habitants de Moustiers-Sainte-Marie suivent à la trace la flamme olympique, qui a brièvement fait escale dans ce village d'à peine 700 habitants. L'objet culte des JO, débarqué en France à Marseille sur le Belem le 8 mai dernier, traverse cette fois-ci un territoire plus reculé.
Si le charme de la commune attire 80.000 visiteurs chaque année, tout le monde n'a d'yeux que pour la flamme en ce samedi 11 mai. Le passage aura toutefois été bref. Trente minutes plus tard, la caravane file déjà, direction Sisteron.
"Il y a beaucoup de bénévoles qui se donnent du mal pour que Sisteron passe à la télé, c'est très bien pour tout le monde", résume un spectateur, présent depuis 7 heures avec sa famille, au micro de BFM DICI.
"C'est une fois dans une vie, il ne fallait pas louper ça. Ce sont mes filles qui y tiennent, surtout", confie une mère de famille.
Pour profiter du spectacle, rendez-vous au rocher de la Baume. Sur place, un relais collectif de 24 porteurs - dont Thierry Delarue, quadruple champion du monde de para-escalade - amène le flambeau jusqu'au sommet avant de descendre en rappel.
Alain Boghossian présent à Digne-les-Bains
L'heure du midi venue, c'est au tour des Dignois de se rassembler. Là aussi, l'effervescence se mesure aux mots de la maire, Patricia Granet-Brunello.
"C'est un jour fabuleux, encore une première à Digne-les-Bains. On est enchanté, il y a 99% de bon dans ce qu'il se passe aujourd'hui. La fête va durer toute la journée", s'enthousiasme l'élue.
Présentée sur le rond-point du 11 novembre, la torche passe de relayeur en relayeur, jusqu'à un visage familier, celui d'Alain Boghossian. Dignois de naissance, le champion du monde 1998 salue un public réceptif.
"On l'accueille comme il se doit, plus fort que ça. On sort les téléphones", adresse à la foule le speaker.
Autre moment marquant de la journée dans la commune, le relais assuré par Miss Martini. De son vrai nom, Martin Namias, plus connu des Marseillais sous son nom de drag queen, fait partie des deux reines choisies pour porter la flamme olympique en France.
Perruque violette et blanche, l'artiste qui se produit tous les mois au Cabaret-Théâtre l'Étoile Bleue, a parcouru 200 mètres avec la torche ce samedi. "C'est totalement fou, incroyable et génial", a-t-elle expliqué au micro de BFM DICI.
"Tout le monde était très gentil et incroyable. J'ai passé une super matinée", a ajouté Miss Martini.
Colmars-les-Alpes s'enflamme
Peu après 13h30, Colmars-les-Alpes et ses 500 habitants se préparent eux aussi à vivre un moment hors du temps. Sur le son de la Marche Turque, une composition de Mozart, les derniers préparatifs s'enchaînent. Au moment où Sophie Thevenet - dernière relayeuse - entame sa marche de 200 mètres, les applaudissements ne cessent de s'intensifier.
Perceptible très tôt dans la matinée, la liesse ne quitte toujours pas le département, même au fil de l'après-midi. Habitante de La Brillanne, Françoise s'est évidemment rendue à Forcalquier.
"J'attends cela avec impatience. Savoir que cette flamme vient d'aussi loin et que je ne la verrai plus jamais, c'est très beau. Cela m'a beaucoup touchée. Je vais essayer de me faufiler entre les gens", prévoit-elle.
"Comment est-ce que cela pourrait aller mal lorsqu'on voit la liesse ici?", lâche David Gehant, le maire de la ville.
Un ancien relayeur ravive son passé
À Barcelonnette, peu après 18h15, l'émotion gagne le visage d'un passant. Interrogé au micro de BFM DICI, il est un ancien relayeur lors des JO d'hiver de Grenoble, en 1968. Sacré hasard. "J'étais au lycée, j'avais 14 ans. J'étais remplaçant porteur, mais le titulaire avait un point de côté. C'est donc moi qui l'ai remise au maire", raconte-t-il.
"J'ai du mal à parler. (...) Je n'ai aucune trace de cela et c'est un regret", admet-il.
Au crépuscule de cette journée pas comme les autres, aux alentours de 19 heures, la flamme a rendez-vous à Manosque. La ville a même des allures de Tour de France au moment où la caravane déambule dans les rues. Les enfants profitent des goodies distribués.
Le chaudron olympique pas allumé en raison d'incidents techniques
L'épilogue de la journée a lieu au stade Jean-Salobert. Aux alentours de 19 heures, Ophélie-Cyrielle Étienne, nageuse française médaillée de bronze sur le relais 4x200 mètres nage libre à Londres en 2012, débarque avec la torche dans les mains.
Elle est la dernière relayeuse de la journée. Et a la dure tâche d'allumer le chaudron olympique, comme l'ont fait Jul à Marseille ou Charles Berling à Toulon.
Au moment de tourner le feu vers ce dernier, la flamme ne prend pas. Quelques minutes plus tard s'ensuit une nouvelle tentative. Elle aussi échoue.
Auprès de BFM DICI, le directeur du relais explique que le chaudron n'a pas pu être allumé en raison de "problèmes techniques".
"Malgré la petite déception (...) j'ai passé une super journée"
Une déception pour le public, rassemblé par centaines. C'est le cas d'Amine, jeune Manosquin.
"J'ai suivi la flamme et le parcours toute la journée", confie-t-il au micro de BFM DICI.
Avant d'ajouter: "Malgré la petite déception car le chaudron ne s'est pas allumé, j'ai passé une super journée", a-t-il ajouté à notre micro.
Sportif également, il espère un jour avoir la chance de porter la flamme olympique. Et pourquoi pas dans sa ville.
Malgré cette fin de journée quelque peu ternie, les spectateurs en ont la certitude: "L'Ubaye est une terre olympique", comme le pense Élisabeth Jacques, présidente de la communauté de communes.