Les migrants se pressent dans la périlleuse jungle du Darién pour gagner le Panama
Le gouvernement du Panama a lancé, mardi 5 septembre, une nouvelle campagne pour endiguer le flux de migrants passant par la dangereuse jungle du Darién, rapporte le quotidien colombien Diario La Libertad. Plus de 330 000 personnes ont déjà emprunté cette voie de passage entre la Colombie et le Panama pendant l’année 2023, dont près de 80 000 le mois dernier, selon des chiffres officiels du Panama à la fin août. En comparaison, moins de 250 000 personnes avaient traversé la frontière sur l’ensemble de l’année 2022, rappelle le site d’information colombien La Silla Vacía. Et jusqu’en 2020, leur nombre annuel ne dépassait pas les 30 000 (les chiffres de Migración Panamá remontant jusqu’en 2010).
“Malgré tous les efforts, les réunions avec les autres pays concernés n’ont pas réussi à arrêter” les arrivées illégales de migrants, a déclaré le ministre de la Sécurité publique panaméen, Juan Manuel Pino, lors d’une conférence de presse, cité par le Los Angeles Times. Entre 2 500 et 3 000 personnes arrivent chaque jour au Panama depuis cette brèche dans l’espoir de rejoindre les États-Unis, selon des chiffres repris par le journal californien, ce qui “pollue et abîme la jungle, et expose ces personnes à des risques et à des violations de leurs droits”.
Une diplomatie pour l’instant inefficace
Parmi les causes de cette situation, le site d’information colombien La Silla Vacía met en avant les difficultés de la politique d’externalisation de la gestion des flux migratoires des États-Unis en Colombie (ainsi qu’au Guatemala et au Costa Rica) annoncée le 27 avril 2023.
Les difficultés dans les négociations entre ces deux pays ont repoussé la mise en activité des centres de gestion administrative des migrants censés faire baisser la pression migratoire à la frontière avec le Mexique. De plus, les rendez-vous disponibles pour solliciter une admission légale aux États-Unis dans ces “bureaux de mobilité sécurisée” manquent déjà. Et tous les migrants ne peuvent pas en bénéficier.
Face à ces difficultés, l’administration Biden discute avec des pays de la région pour “tenter de freiner la vague migratoire sur le continent américain”, selon The New York Times.
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