Migrants dans la Manche : mise en cause, la France va affréter deux navires de secours supplémentaires

A small boat packed with people is rescued in English waters by BF Defender operated by Border Force and overseen by HMS Severn in the middle of the English Channel on the 13th November 2022 near Folkestone Kent, United Kingdom. Channel Rescue watched from a safe distance as the inflatable raft containing about 40 people entered into English waters, BF then approached the dinghy slowly and threw a rope line over to bring them closer to the boat safely before unloading them on the Boarder Force vessel.  Border Force boats patrols the English Channel to locate and collect asylum seekers crossing from France.(photo by Andrew Aitchison / In pictures via Getty Images)

MIGRANTS - La France va affréter deux navires supplémentaires dans la Manche pour effectuer des opérations de sauvetage sur cette route maritime empruntée par un nombre record de migrants voulant rejoindre les côtes anglaises, a annoncé ce mercredi 30 novembre le secrétariat général de la Mer.

Plus de 40.000 migrants sont arrivés au Royaume-Uni cette année après avoir traversé cette route maritime à bord de petites embarcations, un record et un sujet qui empoisonne les relations franco-britanniques depuis plusieurs années.

« Face à l’augmentation du nombre de tentatives de traversées (...) malgré les risques encourus sur des embarcations précaires, la Première ministre a décidé le renforcement du dispositif de sauvetage en mer dans les prochaines semaines », a indiqué dans un communiqué cet organisme placé sous l’autorité de Matignon.

Des drones aériens à la rescousse

Ce renforcement « repose tout d’abord sur l’affrètement de deux navires supplémentaires spécifiquement dédiés à cette mission, une procédure de réquisition étant envisagée afin que la disponibilité de ces moyens supplémentaires destinés à sauver des vies soit la plus rapide possible », a poursuivi le secrétariat général, dirigé par l’ancien préfet de police de Paris Didier Lallement.

L’organisme a justifié ces moyens supplémentaires et le calendrier de l’annonce par « l’arrivée d’un temps plus froid » et des « possibilités d’accidents graves » qui « augmentent pour les migrants qui utilisent des moyens nautiques les mettant en danger sur la route maritime la plus fréquentée du monde ».

« Le dispositif verra dans un deuxième temps l’arrivée de drones aériens, qui participeront à une meilleure appréhension en temps réel de la situation maritime, notamment lors de tentatives de traversées simultanées de plusieurs embarcations », souligne-t-on dans le communiqué.

Du changement après le pire drame enregistré dans la Manche

L’annonce intervient un an après la mort d’au moins 27 migrants le 24 novembre 2021 lors du naufrage de leur bateau, le pire drame enregistré dans la Manche.

Mi-novembre, le journal Le Monde, qui dit avoir consulté des éléments de l’enquête judiciaire menée à Paris sur ce drame, a affirmé que les naufragés ont appelé à une quinzaine de reprises les autorités maritimes françaises pour demander de l’aide, en vain.

Dans une conversation téléphonique avec ces autorités maritimes, dont l’AFP a eu connaissance, un migrant déclare : « Au secours s’il vous plaît (...) je suis dans l’eau ». « Oui, mais vous êtes dans les eaux anglaises monsieur », lui répond son interlocutrice. « Non, non pas les eaux anglaises, les eaux françaises, s’il vous plaît pouvez-vous venir vite », supplie-t-il encore, avant que la conversation ne soit coupée.

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