Migrants à Lampedusa: Juppé défend l'idée d'un "grand plan européen" avec les pays africains

Migrants à Lampedusa: Juppé défend l'idée d'un "grand plan européen" avec les pays africains

La parole d'Alain Juppé est devenue rare. Depuis qu'il est membre du Conseil constitutionnel, l'ex-maire de Bordeaux est tenu à un devoir de réserve. Il s'empresse de le préciser lorsqu'il est questionné sur le plateau de BFMTV-RMC ce lundi au sujet de l'arrivée de milliers de migrants la semaine dernière sur la petite île italienne de Lampedusa. Une distance s'applique d'autant plus, relève-t-il, que les Sages pourraient être saisis dans les semaines qui viennent sur le projet de loi immigration voulue par le gouvernement.

"Attaquer le problème à la racine"

Pour autant, l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac se permet quelques "remarques". Premièrement, "tant que des jeunes Africains et Africaines, ou venant d'autres régions du monde, ne trouveront pas d'emploi chez eux, vivront dans la misère, ils essayeront de venir chez nous", souligne-t-il.

Dès lors, il s'agit, selon lui," d’attaquer le problème à la racine, c’est-à-dire de lutter contre les inégalités et de rétablir des conditions de développement". En ce sens, "l'Europe devrait être beaucoup plus audacieuse dans la conception d'un grand plan de partenariat et d'investissement avec les pays africains", juge Alain Juppé.

"Solidarité européenne"

Par ailleurs, "il n'y a pas de réponse purement nationale", à ce "problème majeur", met en avant celui qui vient de publier ses mémoires. Il enjoint en ce sens à prendre l'exemple du Brexit, au Royaume-Uni.

"Monsieur Boris Johnson (l'ex-Premier ministre du Royaume-Uni) avait expliqué aux Britanniques qu'il allait reprendre le contrôle de la politique d'immigration. Il y a deux fois plus d'arrivées en Grande-Bretagne aujourd'hui", souligne Alain Juppé. Et d'appeler à "faire jouer la solidarité européenne" et à "aller plus loin dans la définition du cadre européen".

Longtemps pressenti comme le potentiel vainqueur de l'élection présidentielle de 2017, Alain Juppé avait finalement échoué dès la primaire de son parti, Les Républicains, face à François Fillon. Il avait ensuite quitté ses fonctions à la tête de la mairie et de la métropole de Bordeaux pour rejoindre le Conseil constitutionnel en mars 2019.

Article original publié sur BFMTV.com