Miel: après les agriculteurs, les apiculteurs manifestent ce lundi, 1.000 ruches attendues à Lyon
Les apiculteurs ont le bourdon. Après les agriculteurs, les apiculteurs annoncent à leur tour manifester ce lundi 5 février à Lyon et à Nantes. Un millier de ruches doivent notamment être installées place Bellecour, dans la capitale des Gaules, dès ce lundi matin.
Parmi leurs revendications, certaines sont communes avec celles des agriculteurs puisque, comme eux les apiculteurs entendent dénoncer la concurrence du miel venu de l'étranger.
"Le problème, c'est l'importation de miel à très bas prix, en dessous de deux euros, alors que le prix du miel en France est largement supérieur", explique à BFMTV Marc Maisonnet, co-président du syndicat d'apiculture du Rhône.
"(Ce miel étranger) n'est pas forcément moins bon, mais il peut être adultéré, il peut y avoir des fraudes", met-il en garde.
"Beaucoup de trop de miel importé"
Conséquence direct de cette concurrence, Muriel Pascal, apicultrice et membre de la Confédération paysanne de la Lozère, n'arrive plus à vendre sa production.
"Actuellement j'ai 7 tonnes de miel (non vendu NDLR) dans ma miellerie, c'est la première année (que ça arrive)", déplore-t-elle au micro de BFMTV.
"Cette année et l'année dernière, on a fait de bonnes productions en France, mais il y a beaucoup de trop de miel importé sur le marché", estime-t-elle.
Inquiétude face à la mise sur pause du plan Écophyto
Par ailleurs, à la différence de nombreux agriculteurs manifestants ces dernières semaines, les apiculteurs veulent protester ce lundi contre la mise sur pause du plan Écophyto, ce plan qui doit fixer des objectifs de baisse d'usage des pesticides et cristallise la colère des producteurs de grandes cultures.
"C'est une catastrophe, c'est un retour en arrière", déplore le co-président du syndicat d'apiculture du Rhône.
"On s'est battus depuis 25 ans contre les pesticides et c'est le retour de l'utilisation large des pesticides en toute liberté", dénonce-t-il, rappelant que leur utilisation "impacte énormément le monde des insectes" dont les abeilles qui participent fortement à la pollinisation. "Notre alimentation est touchée de plein fouet par cette utilisation massive des pesticides", conclut-il.
Le gouvernement se veut rassurant
Le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé jeudi l'arrêt temporaire du plan Écophyto afin de calmer la colère des agriculteurs. Les producteurs de grandes cultures sont notamment opposés à ce projet lancé en 2008 et qui ambitionnait déjà de baisser de moitié en 10 ans l'utilisation des pesticides (herbicides, insecticides, fongicides). Depuis, les objectifs ont sans cesse été repoussés dans les versions successives du plan.
Divers élus écologistes ont aussitôt dénoncé un "recul inacceptable" et "dramatique", tandis que les ONG environnementales se sont inquiétées d'une décision "rétrograde".
Le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu s'est depuis voulu rassurant. "Il n'a pas été dit qu'on arrêtait le plan Écophyto. Il a été dit qu'on le mettait sur pause jusqu'au Salon de l'agriculture", assure-t-il dimanche. La baisse des pesticides est "une trajectoire sur laquelle nous ne reviendrons pas", promet-il.