Michel Gondry et son « Livre des solutions » : la folie douce

L’homme est à l’image de son œuvre : décalé, touchant, iconoclaste, barré. Et définitivement passionnant. « Clipeur » de génie aux côtés de Björk, auteur oscarisé du culte « Eternal Sunshine of a Spotless Mind » (2004), cinéaste maudit avec son adaptation de « L’écume des jours » de Boris Vian. Une expérience qui va nourrir « Le livre des solutions ».

Marc, cinéaste tourmenté et bipolaire, fuit Paris et ses producteurs avec son film sous le bras et se réfugie avec son équipe chez sa tante, dans les Cévennes. Si le but est de finir le montage de son œuvre telle qu’il la souhaite, il repousse sans cesse l’échéance à coups de dérivatifs, filme pendant des heures un scarabée…

« Je savais que je n’allais pas bien, ma mégalomanie était galopante, raconte Michel Gondry. Puis peu à peu, ces instants de vie sont apparus comme des solutions. Et si, finalement, ils pouvaient faire un film… »

Absurde et génial

Un film qui regorge de vitalité, révèle le génie de l’absurde du cinéaste. Même la recherche d’un simple rouleau de Scotch devient une scène d’antho­logie. Pour Gondry, le Scotch est le « symbole de l’éternel faux espoir » : « J’avais même l’envie, à un moment, de lui consacrer un documentaire. »

Autre scène forte, quand Marc recrute un orchestre pour lui mimer la musique de son film. « Ce qui m’est réellement arrivé », raconte le réalisateur. Dans cette folie douce, tout est pourtant très écrit. « En revanche, je ne donne jamais d’indications aux acteurs, je les laisse ame...


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