Mia Couto : « Le problème n’est pas Bolsonaro »

Mia Couto, écrivain mozambicain de langue portugaise, auteur du
Mia Couto, écrivain mozambicain de langue portugaise, auteur du

On le rencontre dans un hôtel du Quartier latin à Paris, où figure une plaque signalant qu'y vécut un poète portugais. Simple hasard. L'écrivain mozambicain lusophone Mia Couto est de passage pour la promotion de son nouveau roman, Le Cartographe des absences, aux éditions Métailié, magnifiquement traduit par celle qui est devenue sa voix française, Élisabeth Monteiro Rodrigues. Et, même si l'écrivain parle notre langue, ses réponses se font en portugais. L'époque est encore aux pronostics autour du prix Nobel de littérature [décerné depuis à l'écrivaine française Annie Ernaux NDLR]. Le nobélisable Mia Couto confie : « Le plus beau prix littéraire que j'ai eu, c'est un vieil homme à Beira (Mozambique), qui me l'a donné. Déjà arrière-grand-père, il m'a invité à une fête d'anniversaire et m'a dit : « Merci d'être un peu de chacun de nous. » »

Jamais Mia Couto n'avait été aussi loin dans la part autobiographique. Et c'est une formidable ouverture que ce roman où la poésie infuse la prose pour celles et ceux qui n'auraient pas encore pénétré l'univers de l'auteur de Terre somnambule (premier de ses romans parus en français chez Albin Michel, en cours de retraduction). Ce nouveau livre s'inspire de la figure tutélaire de son père, le poète Fernando Leite Couto, qui s'était exilé au Mozambique pour fuir la dictature de Salazar, dont il était un opposant. Cet homme d'exception s'engagea très loin dans la lutte pour l'indépendance de cette ancienne colonie portugai [...] Lire la suite