#MeToo hôpital : l'ancienne Miss France, Marine Lorphelin, témoigne et "regrette de n'avoir rien dit"

La Miss France 2013 et médecin raconte avoir été victime de "comportements inappropriés" lors d'un stage en chirurgie et invite les victimes à "parler" autour d'elles pour "faire bouger les choses".

Marine Lorphelin souhaite faire bouger les choses. Sur Instagram, l'ancienne Miss France 2013, désormais médecin, a réagi à la récente prise de conscience du climat de violences sexistes et sexuelles dans le milieu hospitalier, baptisée "#MeToo hôpital".

Répondant au témoignage d'une soignante, l'ex-reine de beauté s'est elle-même confiée sur les violences dont elle a fait les frais lors d'un stage de chirurgie "particulièrement éprouvant".

"C'est un stage dans lequel j'étais l'une des seules femmes. J'étais très jeune, j'avais déjà été élue Miss France et j'ai eu le droit à des dizaines et des dizaines de blagues de cul graveleuses, des questions sur mon intimité, des mains baladeuses et des comportements vraiment inappropriés", précise-t-elle.

L'ancienne Miss assure regretter "de n'avoir rien dit" plus tôt. "Je regrette de n'avoir pas su quoi faire, mais j'étais jeune et c'est vrai qu'on disait qu'il fallait accepter ces comportements "habituels", "normaux", attribués à des anciens médecins de l'ancienne génération et surtout, qu'il ne fallait pas faire de vague à l'hôpital, si tu voulais qu'on valide ton stage", poursuit-elle.

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"Il faut parler"

Selon Marine Lorphelin, les mentalités dans le milieu commencent toutefois à évoluer. "Aujourd'hui, c'est vrai qu'il y a de plus en plus de femmes dans les posts à responsabilité: cheffe de service, directrice... Et ça, j'espère que ça va permettre de diminuer voire de faire disparaître, le sexisme à l'hôpital", affirme-t-elle.

Malgré tout, la médecin invite toutes les personnes concernées "par des comportements inappropriés, voire graves" à l'hôpital à prendre la parole auprès de proches ou de personnes référentes.

"Aujourd'hui, oui, il faut parler, parler de ce qu'il s'est passé avant et de ce qui se passe encore maintenant (...) Parlez en autour de vous, à votre hiérarchie, et tout ensemble c'est comme ça qu'on va réussir à faire bouger les choses", conclut-elle.

Le milieu hospitalier bousculé

L'émergence du #MeToo hôpital est arrivée par le témoignage de Karine Lacombe, cheffe de service hospitalier des maladies infectieuses à l’hôpital Saint-Antoine, dans une enquête publiée le 10 avril par Paris Match. Elle y accuse l'urgentiste médiatique Patrick Pelloux de "harcèlement sexuel et moral".

Le principal intéressé, s'il a reconnu avoir été "grivois" dans les colonnes de l'hebdomadaire, "conteste avec force" sur Instagram "les accusations de Karine Lacombe et les rumeurs relayées".

Dans la lignée de cette prise de parole, l'ancienne ministre de la Santé et docteure en pharmacie Roselyne Bachelot s'est également exprimée fin avril sur le plateau de l'émission C à vous, pour dénoncer les comportements de chefs de service qu'elle a croisés dans son parcours.

Elle rapporte notamment avoir été confrontée à des formes d'abus de la part de chefs de service dans sa carrière à l'hôpital, dont elle ne dévoile pas la nature. "On ne se défend pas, on ne peut pas", déclare-t-elle, avant de couper court: "J'ai encore un peu de mal à en parler, si vous permettez."

Article original publié sur BFMTV.com