"Mensonge abject": victime de calomnie, Laurent Wauquiez porte plainte contre Gaël Perdriau

Laurent Wauquiez en 2019. - JEAN-PIERRE CLATOT / AFP
Laurent Wauquiez en 2019. - JEAN-PIERRE CLATOT / AFP

Le maire de Saint-Étienne, déjà accusé de chantage à la sextape, a accusé au cours d'une réunion le président de la région d'actes pédocriminels.

Après des révélations de Mediapart ce mercredi sur une calomnie dont il a été l'objet, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez a annoncé qu'il allait porter plainte pour diffamation contre le maire de Saint-Étienne (Loire), Gaël Perdriau (ex-LR). Ce dernier a, selon les révélations du journal, déclaré au cours d'une réunion fin 2017 que Laurent Wauquiez s'était adonné à des actes pédocriminels.

L'enquête avait été dans un premier temps interdite de publication à la suite d'une ordonnance, rendue en urgence le 18 novembre, à la demande du maire de Saint-Étienne, qui invoquait une atteinte à la vie privée. Le directeur du journal Edwy Plenel avait dénoncé "une attaque sans précédent contre la liberté de la presse".

Propos "grossiers et sans fondement"

Dans l'article, on peut lire un échange du 27 novembre 2017 entre le maire et Gilles Artigues, ancien premier adjoint centriste de Saint-Étienne, qui a enregistré la réunion. L'adjoint avait expliqué dans un précédent article de Mediapart faire de son côté, depuis plusieurs années, l'objet d'un chantage à la sextape de la part de Gaël Perdriau.

À l'origine de ces déclarations, une animosité du maire de Saint-Étienne à l'égard de Laurent Wauquiez, qui s'apprête alors à prendre la tête des Républicains. L'édile accuse Gilles Artigues de comploter dans son dos avec le président de région, et il accuse également au cours de la conversation Laurent Wauquiez d'avoir eu des comportements pédocriminels.

Gaël Perdriau n'a pas réfuté auprès de Mediapart avoir tenu ces propos, qu'il qualifie de "grossiers et sans fondement" dans une réponse écrite au journal. Il appuie toutefois le fait qu'ils ont été tenus dans "le cadre privé et restreint de mon bureau, dans un moment d’extrême tension avec mon premier adjoint au sujet d’un élu de la région".

Il explique également en avoir voulu alors au cadre LR pour des propos qu'il avait tenu à l'époque sur sa ville. Laurent Wauquiez avait déclaré en octobre 2017 sur RTL qu'il y avait "aujourd’hui, en France des quartiers qui sont les quartiers perdus de la France", citant la ville de Saint-Étienne.

Une plainte pour chantage dans une autre affaire

Gaël Perdriau est pointé du doigt pour ses méthodes depuis la révélation fin août de l'existence d'une vidéo intime tournée en 2015 qui a suscité une plainte pour chantage de l'ancien premier adjoint centriste Gilles Artigues.

Le scandale l'a poussé à limoger son directeur de cabinet tandis qu'un de ses adjoints, nommément accusé d'avoir tourné la vidéo pour neutraliser politiquement Gilles Artigues, présentait sa démission.

Le maire de Saint-Étienne a été depuis remercié de LR. Il a toutefois annoncé lundi qu’il ne comptait pas démissionner de la mairie s'il était mis en examen dans le cadre de l'enquête judiciaire sur cette affaire.

"Un mis en examen est toujours présumé innocent et donc si ce statut devait arriver, il ne changerait absolument rien à la façon que j’ai aujourd’hui de conduire le travail que les Stéphanois m’ont confié", a-t-il déclaré en conseil municipal, en réponse à une question de l'opposition.

Article original publié sur BFMTV.com

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