Menaces de mort sur une anthropologue, le CNRS en service minimum

Florence Bergeaud-Blackler à Bruxelles, le 12 janvier 2022.  - Credit:Seb Leban pour
Florence Bergeaud-Blackler à Bruxelles, le 12 janvier 2022. - Credit:Seb Leban pour

« Mme Bergeaud-Blackler bénéficie de la protection fonctionnelle. » Voilà le seul commentaire que le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) a consenti à formuler lorsque Le Point l'a sollicité afin de connaître sa position sur les menaces de mort ciblant l'anthropologue Florence Bergeaud-Blackler. Celle-ci a été placée sous protection policière dans le courant du mois de mars, à la suite de la parution de son livre Le Frérisme et ses réseaux, l'enquête, aux éditions Odile Jacob, en janvier 2023, avec une préface de Gilles Kepel.

L'ouvrage n'est pas un pamphlet. Personne n'y est insulté. Il s'agit, comme le titre l'indique, d'un éclairage critique sur le dispositif intellectuel et humain déployé par les Frères musulmans pour islamiser l'Europe. « Pendant presque un mois, raconte Florence Bergeaud-Blackler, il n'est rien passé, puis les attaques ont commencé. »

Elles ne viennent pas de trolls agissant sous pseudonymes, mais de personnalités en vue, comme l'avocat Rafik Chekkat, le militant indigéniste belge Souhail Chichah ou le chercheur émérite François Burgat, ex-directeur de recherche du CNRS, figure de l'Institut de recherches et d'études sur le monde arabe et musulman (Iremam), où Florence Bergeaud-Blackler a également travaillé.

L'islamologue François Burgat à l'offensive

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