Menaces contre le maire de Bagnols-sur-Cèze: qu'est-ce que le dispositif bouton d'alerte destiné aux élus?

Depuis l'expulsion de l’imam controversé Mahjoub Mahjoubi, en février dernier, le maire de Bagnols-sur-Cèze, une commune du Gard où la mosquée était basée, affirme recevoir des appels, des mails et des lettres menaçants. Début avril, l’élu a accepté de s'équiper d’un bouton d’alerte, apprend BFMTV, confirmant une information de Midi Libre.
Ce dispositif a été lancé en juillet 2023 par Dominique Faure, la ministre chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité. Le gouvernement avait annoncé un plan pour mieux protéger les élus quelques jours après les agressions de plusieurs maires en France en marge des émeutes après la mort de Nahel.

Disponible en préfecture

Le bouton d’alerte a été mis en place au premier trimestre de l’année 2024. En France, huit départements - la Loire-Atlantique, l’Essonne, la Gironde, le Puy-de-Dôme, le Pas-de-Calais, la Drôme, la Haute-Saône et la Moselle - testent ce nouveau dispositif. Néanmoins, l’ensemble des préfectures disposent de ces petits boutons d'alerte.

Un élu, s’il le souhaite, peut le demander auprès de la police, de la gendarmerie ou de la préfecture. À Bagnols-sur-Cèze, la direction interdépartementale de la police nationale (DIPN) a pris directement contact avec le maire pour lui proposer le bouton d’alerte. La préfecture du Gard ayant eu connaissance de l’existence de ce dispositif et des menaces contre l’élu, s’était rapprochée de la DIPN en amont.

Localiser l'élu en danger

Le dispositif, silencieux et discret, se présente sous la forme d'un bracelet noir à l'intérieur duquel se trouve le fameux bouton d'alerte. Concrètement, quand le petit boîtier est activé, un message est envoyé au premier numéro pré-enregistré par l’élu. S’il n’obtient aucune réponse, un deuxième numéro s’enclenche.

Le maire de Bagnols-sur-Cèze peut entrer jusqu'à cinq numéros de téléphone, comme le 17. Le numéro des forces de l’ordre n’est, lui, pas pré-enregistré. Lorsque ce bouton est activé, un signale est déclenché. Il va se répeter en boucle. Il permet aussi la localisation de la personne en danger.

Ce dispositif s’inscrit dans un cadre plus large de protection des élus locaux avec notamment la création d'un réseau de 3.400 gendarmes et policiers référents sur ces violences sur les élus. Ces mesures permettent aux élus d'avoir un point d'attache et un point de contact privilégié.

Le dispositif alarme élu a lui aussi été renforcé. Si un maire fait le 17, son appel est priorisé par rapport aux autres. Ces mesures sont coordonnées par le centre d’analyse et de lutte contre les atteintes aux élus (Calze).

Article original publié sur BFMTV.com