Menacée, une chaîne iranienne d’opposition contrainte de fermer ses bureaux à Londres

Le plus haut diplomate iranien en poste à Londres a été convoqué, le 20 février, au ministère des Affaires étrangères britannique en guise de protestation contre les “graves menaces” ayant entraîné la fermeture des studios londoniens de la télévision privée Iran International TV. Fondée à Londres en mai 2017, la chaîne Iran International TV est l’un des médias les plus populaires en Iran, accessible partout dans le pays par le biais des paraboles. La République islamique considère la chaîne comme “hostile” et financée par les autorités saoudiennes.

La chaîne “a cessé de diffuser ses émissions depuis Londres à partir du 17 février et a transféré ses bureaux à Washington afin de protéger ses journalistes et ses autres employés”, a annoncé Iran International TV dans un communiqué paru sur son site Internet. “Les autorités de la République islamique ont menacé à plusieurs reprises Iran International TV et ses employés, et ces menaces ont considérablement augmenté à la suite de la couverture du soulèvement révolutionnaire du peuple iranien ces derniers mois.”

“Média vicieux, menteur et séditieux”

Après que le Royaume-Uni a convoqué le plus haut diplomate iranien à Londres, l’Iran a, de son côté, protesté contre les “accusations sans fondement” en convoquant la chargée d’affaires britannique à Téhéran. Mercredi 22 février, Hossein Salami, le chef des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique de la République islamique, dont les propos ont été relayés par le journal Javan, s’est réjoui du déménagement d’Iran International TV. “Ce média vicieux, menteur et séditieux a été chassé vers un autre pays ; c’est un signe de l’étendue du pouvoir et du champ d’influence de la République islamique”, a-t-il déclaré.

Et le journal Hamshahri, publication de la mairie de Téhéran, a appelé les “autres médias persanophones (antirégime) de tirer les leçons du sort de la chaîne Iran International TV”.

La chaîne de télévision avait provoqué la colère des mollahs notamment après sa couverture 24 heures sur 24 du mouvement de contestation déclenché après la mort de Mahsa Amini, en septembre dernier.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :