Mayotte: le vice-président du Conseil départemental s'excuse après son appel à "tuer" les "voyous"

"Je pèse mes mots", avait-il pourtant affirmé. Le premier vice-président du Conseil départemental de Mayotte, Salime Mdéré, s'est excusé ce mardi après avoir appelé à "tuer" les "voyous". Il s'exprimait après "un reportage où des habitants témoignaient de la 'terreur' imposée par les bandes rivales", précise Mayotte La 1ère sur son site. C'est sur cette chaîne que l'élu a affirmé lundi son soutien à l'opération d'expulsion d'immigrés illégaux à Mayotte surnommée "Wuambushu" - l'interview n'est plus disponible sur le site de La 1ère.

Dans une publication sur Facebook, Mdéré reconnaît ce mardi avoir "pu laisser penser" qu'il "faudrait peut-être tuer des délinquants" mais affirme que ses propos ont "dépassé [s]a pensée".

"Je voulais juste alerter sur la nécessité de mesures plus fortes pour créer les conditions de la réussite de Wuambushu", assure-t-il.

"Responsable politique de premier plan, je tempère donc mon propos s'il a pu heurter des sensibilités", ajoute l'élu.

Le parquet saisi

Ses propos ont déclenché un tollé. L'association SOS Racisme a annoncé sur Twitter avoir "saisi le parquet afin que la justice enquête sur ces propos". "Je saisis le procureur de la République au titre de l’article 40 pour incitations publiques à la haine, à la violence ou à la discrimination", a également affirmé le député LFI Thomas Portes.

"Le 1er Vice-Président du Conseil Départemental de Mayotte appelle à 'tuer' des jeunes (...) Je ne vois pas comment il peut être maintenu dans ses fonctions. Cela abîme la République", a critiqué sur Twitter la secrétaire nationale d'EELV Marine Tondelier.

"Voilà ce que déchaîne l'opération engagée par le gouvernement à Mayotte", s'est indigné le patron du PS Olivier Faure, appelant à "interrompre" les évacuations "avant le drame".

Renaissance condamne une "incitation au meurtre"

Le parti Renaissance a condamné "avec la plus grande fermeté les propos intolérables" de Salime Mdéré.

"Chacun doit mesurer la gravité de ces mots qui sont une incitation au meurtre et à la violence et peuvent donc à ce titre être sanctionnés par les lois de la République", souligne le parti du président de la République dans un communiqué.

"Contrairement à ce que certains médias ou personnalités ont pu indiquer, Monsieur Salime Mdéré n'était pas adhérent à La République En Marche, n'est pas adhérent à Renaissance, il n'a jamais obtenu l'investiture de notre parti et n'a d'ailleurs pas accordé son parrainage au Président de la République en 2022", a précisé Renaissance.

"Il est d'ailleurs membre depuis 2021 d'un exécutif départemental qui s'oppose fortement à l'action de notre majorité" et "ses propos n'engagent donc en rien notre parti et appellent une condamnation sans ambiguïté de toutes les forces politiques", ajoute le parti présidentiel.

"Rétablir l'ordre et les principes fondamentaux doit se faire avec détermination, mais dans la sérénité : ces propos ne sont pas dignes de la République", a également affirmé sur Twitter le ministre délégué chargé des Outre-mer, Jean-François Carenco.

Article original publié sur BFMTV.com