Mayotte: Marion Maréchal accuse Gérald Darmanin "d'organiser le transfert de l'immigration vers la métropole"
"Ce que vit Mayotte aujourd'hui, c'est ce que vivra la métropole dans 30, 40, 50 ans si nous ne faisons rien". Invitée de BFM Politique ce dimanche 11 février, Marion Maréchal, la tête de liste de Reconquête pour les élections européennes, est revenue sur l'annonce de Gérald Darmanin, dans la matinée, concernant une réforme constitutionnelle à venir pour supprimer le droit du sol à Mayotte.
"Je dis bravo d'enfin se rendre compte d'une évidence (...) Le sujet de Mayotte n'est pas nouveau, ça fait des années que ce département s'enfonce dans le chaos face à l'immigration", a estimé la nièce de Marine Le Pen.
"On n'a jamais eu autant de demandeurs d'asile, de mineurs isolés, de clandestins sur le territoire français, d'entrées illégales sur le continent européen", a-t-elle encore déclaré, jugeant le phénomène "similaire en métropole".
La fin du visa territorialisé, "une arnaque"
Mais, si la tête de liste Reconquête salue cette annonce, "si tant est qu'elle est appliquée", elle dénonce "une petite arnaque". Le ministre de l'Intérieur a en effet annoncé que la suppression du droit du sol à Mayotte, ainsi que le durcissement du regroupement familial permis par la loi Immigration votée en décembre, permettront de "mettre fin au visa territorialisé", un dispositif empêchant les détenteurs d'un titre de séjour mahorais de venir dans l'Hexagone.
"Puisque nous aurons beaucoup moins de titres de séjours et que nous n'aurons plus la possibilité d'être français lorsque l'on vient à Mayotte, les visas territorialisés n'ont plus lieu d'être", a assuré Gérald Darmanin.
Mais, pour Marion Maréchal, la fin du visa territorialisé va conduire à "organiser le transfert de l'immigration de Mayotte vers la métropole". "Le ministre de l'Intérieur est en train de vouloir renvoyer cette immigration vers la métropole et la répartir dans nos campagnes, a-t-elle estimé.
Une analyse contestée par Beauvau. Auprès de BFMTV, le ministère de l'Intérieur assure que le nombre de titres de séjour va être diminué de 90% à Mayotte, et que les personnes qui arriveront en métropole en provenance de l'archipel seront soit des réfugiés (des opérations déjà possibles dans le cadre juridique actuel), soit des réguliers qui ont un titre de séjour.