Mayhem : black metal et cannibalisme

Le guitariste Teloch du groupe Mayhem à Jakarta, en 2015.  - Credit:EDDY PURWANTO / NurPhoto / NurPhoto via AFP
Le guitariste Teloch du groupe Mayhem à Jakarta, en 2015. - Credit:EDDY PURWANTO / NurPhoto / NurPhoto via AFP

Il existe une légende à base de cannibalisme, de rites vikings et de collier de morceaux de crâne que les amateurs de black metal et tous ceux qui aiment se donner le frisson racontent volontiers. Elle met en scène l'un des groupes fondateurs du genre, et aussi l'un des plus sulfureux du monde : Mayhem, du terme anglais signifiant « désordre », « chaos » ou encore « mutilation ».

Initialement formé par Øystein Aarseth (connu sous le nom d'Euronymous), le bassiste Jørn Stubberud (dit Necrobutcher), et le batteur Kjetil Manheim, le groupe se fait remarquer à la fin des années 1980 avec une première démo, « Pure Fucking Armageddon » (1986) et un EP, Deathcrush (1987). « Les pionniers du black metal cherchent alors à produire la musique la plus radicale possible », souligne l'universitaire Bastien Lesage, spécialiste de philosophie contemporaine, mais aussi des origines du black metal dans les pays slaves.

Chocs visuels et imagerie gore

Influencés par des groupes tels que Celtic Frost, Black Sabbath, Slayer ou encore Venom – le nom du groupe est d'ailleurs inspiré de la chanson « Mayhem with Mercy » de Venom –, ces musiciens recherchent l'excès dans le son (riffs de guitare hurlants, cris gutturaux, rythme tourmenté…) et dans l'esthétique. Leur « griffe » visuelle, ils la forgent particulièrement à partir de 1988, quand un nouveau musicien entre dans le groupe en remplacement de Maniac, un chanteur recruté en 1987, mais interné en hôpital psychiatrique en 1987, à [...] Lire la suite