Mauvaise série, mois d'avril infernal, infirmerie… pourquoi on peut s’inquiéter pour l’OM

Mauvaise série, mois d'avril infernal, infirmerie… pourquoi on peut s’inquiéter pour l’OM

Qu’elle semble déjà loin cette rencontre face à Villarreal, moment hors du temps qui a permis au peuple marseillais de se replonger, l’espace d’un instant, dans le doux parfum d’une soirée d’ivresse en Coupe d’Europe. Le 7 mars dernier, l’OM venait à bout du Sous Marin jaune en 8e de finale aller de Ligue Europa au terme d’un récital (4-0). À ce moment-là, Jean-Louis Gasset, arrivé une quinzaine de jours plus tôt au chevet d’une équipe à la dérive, signait une quatrième victoire consécutive à la tête du club phocéen.

Mais l’état de grâce est bel et bien terminé. Depuis cette victoire, l’OM a enchaîné avec un succès extrêmement poussif face à Nantes trois jours plus tard (2-0, 25e journée de Ligue 1), où le score est plus que flatteur au regard de la prestation olympienne, puis par trois revers consécutifs: Villarreal (3-1, 8e de finale retour de Ligue Europa), Rennes (2-0, 26e journée de Ligue 1) et le PSG (2-0, 27e journée de Ligue 1). La dernière en date, dimanche soir lors du Classique, soulève de nombreuses interrogations à l’aube d’une fin de saison qui s’annonce démentielle.

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• L'OM plus en difficulté quand la route s’est élevée

Au moment où Gasset a succédé à Gennaro Gattuso, le 20 février dernier, l’OM n’avait remporté qu’une seule rencontre depuis le début de l’année civile: le 7 janvier en 32e de finale de Coupe de France contre les amateurs de Thionville (1-0). Le technicien de 70 ans a remis toutes les têtes à l’endroit et réussi à insuffler une dynamique positive, avec cinq victoires consécutives (Shakhtar Donetsk, Montpellier, Clermont, Villarreal et Nantes). La performance mérite d’être saluée, tant l’OM était malade au moment de l’arrivée de Gasset, quatrième coach (après Marcelino, Jacques Abardonado et Gattuso) d’une saison rocambolesque. Mais le pedigree des adversaires, clubs de deuxième partie de tableau en Ligue 1 (Montpellier, Clermont et Nantes) ou en manque de repères pour des raisons diverses (le Shakhtar n’avait pas encore repris le championnat et Villarreal traînait sa peine en Liga) amenait à la prudence.

Gasset et son staff savaient qu’ils allaient être jugés sur la durée et face à des adversaires d’un tout autre standing. Si l’OM souhaite accrocher les places européennes en fin de saison, il fallait obligatoirement se montrer capable de battre des équipes de haut de tableau. Pour l’instant, c’est raté. Sans idée et usés par la fatigue, les Marseillais se sont inclinés 2-0 sur la pelouse de Rennes juste avant la trêve internationale. Après une coupure qui n’a pas vraiment eu l’effet escompté sur l’état physique des troupes (on y reviendra), l’OM, pourtant en supériorité numérique pendant plus d’une mi-temps, a ensuite fini par rendre les armes face à Paris.

"Il y a beaucoup de frustration. Tout le monde me parle de 10 contre 11, mais même avant l'expulsion, on était bien dans le match, a tenté de positiver Gasset après la défaite dans le Classique. On a bien récupéré, bien défendu et on a eu des situations de contre où on devait être plus efficaces. Avec cet état d'esprit, on va faire une bonne fin de saison." Un discours résolument optimiste, avec l’espoir de mettre fin à cette série de trois défaites toutes compétitions confondues.

• Un calendrier extrêmement relevé en avril

Jusqu’ici, l’OM version Gasset s’est montré incapable de battre un adversaire de première partie de tableau en Ligue 1. Pour espérer quoi que ce soit en fin de saison, il va falloir inverser la tendance. Un calendrier très relevé attend les Olympiens en avril. En affrontant Lille (4e de Ligue 1, ce vendredi 5 avril), Nice (5e, 24 avril) et Lens (6e, 28 avril), l’OM va défier trois membres du top 6 de Ligue 1 en l'espace de trois semaines.

Entre-temps, les coéquipiers de Pierre-Emerick Aubameyang auront également une double confrontation à négocier contre le Benfica Lisbonne en quart de finale de Ligue Europa (aller le 11 avril au Portugal, retour le 18 avril au Vélodrome. Un sacré programme. "On a des matchs magnifiques à jouer. Gardons cet état d'esprit, récupérons quelques joueurs et on va se régaler", s’est enflammé Gasset dimanche après le revers face à Paris. Au soir du 28 avril, après la réception de Lens, on devrait en tout cas y voir plus clair sur les ambitions du club phocéen.

• Une infirmerie qui ne désemplit pas

Pour s’attaquer à ce mois d’avril, que les amateurs de vélo compareront aisément à un col de première catégorie (au moins), les Marseillais doivent, pour couronner le tout, faire avec un effectif décimé. Valentin Rongier, Jonathan Clauss, Bamo Meïté, Ismaila Sarr, Amir Murillo, Jean Onana et Bilal Nadir manquaient à l’appel contre le PSG dimanche soir. Lors du Classique, le sort s’est acharné sur l’OM avec la sortie sur blessure de Chancel Mbemba, visiblement touché à la jambe gauche.

Ce lundi midi, rien n’avait fuité concernant la nature de la blessure et la durée d'indisponibilité du défenseur congolais. Mais les images de sa sortie, aidé par deux membres du staff olympien, n'incitent pas à l’optimisme. Malgré le retour de blessure de Samuel Gigot et une alerte aux adducteurs qui s’est finalement avérée sans conséquence pour Leonardo Balerdi, finalement titulaire contre le PSG, l’OM n’avait pas besoin de ça dans un secteur défensif déjà orphelin de Meïté, Clauss et Murillo.

Dans les jours qui viennent, Gasset et son staff vont donc impatiemment (et fébrilement) attendre de bonnes nouvelles en provenance de la cellule médicale. Pour Rongier, impossible d’annoncer avec précision une date de reprise de la compétition. L’ancien Nantais, victime d’une fracture de la rotule, poursuit son programme de réathlétisation. Il vient de reprendre la course, avec de bonnes sensations. Mais la prudence est de mise.

La saison de Meïté, qui souffre d’une double entorse de la cheville à la suite d’un choc à l’entraînement avec Luis Henrique, est quant à elle probablement terminée. Pour Sarr, touché aux ischio-jambiers, une présence dans le groupe pour affronter Lille ce vendredi n’était, en début de semaine dernière, pas à exclure. Il va falloir cependant se montrer plus patient avec Clauss, qui ne devrait pas faire son retour avant le match retour de Ligue Europa contre Benfica, le 18 avril. Une éternité au regard des enjeux à venir.

Article original publié sur RMC Sport