Maryse Wolinski est morte

Maryse  et Georges Wolinski en 2002.
Maryse et Georges Wolinski en 2002.

« Qui es-tu pour avoir assassiné mon amoureux ? » Cinq ans après la tragédie où est mort Georges, l?homme de sa vie, Maryse Wolinski reprenait ainsi la plume dans Au risque de la vie, en 2020, titre emprunté à une phrase de la philosophe Simone Weil. Une plume trempée dans l?encre du deuil et de la douleur avec une lucidité qui touchait au c?ur. C?était le récit d?une longue nuit, commencée le 7 janvier 2015, après l?ultime phrase lancée par son dessinateur d?époux, « Chérie, je vais à Charlie », et obscurcie encore par le déclenchement d?une grave maladie, un cancer au poumon droit, le « poumon du chagrin », comme elle l?appelle, évoquant au passage les volutes des havanes de Georges.

C?est cette maladie qui a emporté ce matin Maryse. Au Point, nous l?aimions beaucoup, et nous pensons avec c?ur à elle, ainsi qu?à sa fille Elsa, et aux filles de Georges, Frederica et Natacha, qu?elle avait élevées. Oui, nous l?aimions beaucoup. Après le décès de Georges, Maryse avait accepté que notre prix de la Bande dessinée du Point, dont il présidait le jury, soit rebaptisé de son nom, afin que cet immense et généreux dessinateur, qui savait si bien repérer les jeunes talents, soit toujours un peu, beaucoup, passionnément, avec nous. Elle avait dit oui, mais nous lui avions demandé autre chose encore : pouvait-elle nous rejoindre, elle aussi, dans le jury, voire le présider ?

Elle accepta, et délibéra depuis avec nous chaque automne avec l?élégance qui la caractérisait [...] Lire la suite