Qui est Marylise Léon, adoubée par Laurent Berger comme nouveau visage de la CFDT

Marylise Léon a été désignée par Laurent Berger pour lui succéder à la tête du CFDT à compter du 21 juin 2023.

Laurent Berger a annoncé qu’il quitterait ses fonctions à la tête du premier syndicat de France le 21 juin prochain.

SYNDICATS - Après Sophie Binet à la tête de la CGT, Marylise Léon devrait, selon toute vraisemblance, présider aux destinées de la CFDT à compter du 21 juin prochain. L’actuel secrétaire général Laurent Berger annonce, dans un entretien accordé au Monde ce mercredi 19 avril, avoir proposé son nom au bureau national de la confédération pour lui succéder à la tête du premier syndicat de France.

« Elle est dynamique, elle a une compréhension du monde du travail qui est forte, parfois plus fine que la mienne – par exemple sur la question des nouvelles formes d’emploi », dit d’elle l’actuel secrétaire général dans l’interview au Monde. « Elle s’est battue avec énergie lors des négociations sur l’assurance-chômage et elle est convaincue que la transition écologique doit s’effectuer de façon juste sur le plan social. »

Au cours des derniers mois, Marylise Léon « a représenté la CFDT au sein de l’intersyndicale » constituée pour lutter contre la réforme des retraites, souligne le site spécialisé AEF info.

Née le 23 novembre 1976, Marylise Léon a commencé sa carrière en 2000 en tant que responsable sécurité environnement, note encore AEF info. « Passionnée de biologie végétale, elle loupe le concours d’entrée en pharmacie de deux places, passe à la chimie et décroche licence, puis DESS. Elle se spécialise dans les systèmes de dépollution atmosphérique au sein d’un cabinet d’études », écrivait d’elle L’Opinion il y a quelques mois.

Dialogue interne

« À la fin de 2003, elle est recrutée par la fédération de la chimie et de l’énergie de la CFDT, chargée de la formation des militants à la prévention des risques », poursuit le quotidien. Elle y gravit les échelons, au point de prendre la tête de cette fédération 2012. Marylise Léon intègre l’équipe de Laurent Berger deux ans plus tard, lors du congrès de Marseille. Elle obtient alors « le meilleur score des dix membres de la commission exécutive avec 99,17 % des voix, sans pour autant être proche de Laurent Berger », souligne le journal Les Échos.

Celui qui est alors secrétaire général de la CFDT voulait en effet rajeunir et féminiser la direction de la confédération. « Marylise Léon est doublement indiquée », note L’Opinion. Au cours des années, leur proximité grandit : « Depuis plusieurs mois, nous avons pris l’habitude de travailler ensemble. Dans cette période de forte activité sociale, toutes les décisions ont été prises en commun accord », écrit Laurent Berger dans un courrier interne aux syndicats de la CFDT cité par AEF info. « Je suis convaincu qu’elle est prête à assumer les responsabilités de secrétaire générale de la CFDT. »

À son poste de numéro deux, qu’elle occupe depuis 2018, Marylise Léon est « chargée d’assurer la cohérence politique de la maison » et de « parler aux instances régionales et sectorielles » pour « s’assurer que le haut comprend le bas et vice versa », poursuit le quotidien. « Un job essentiel à la CFDT, conséquence du traumatisme de 2003 sur les retraites », lorsque la confédération avait accepté la réforme du gouvernement Raffarin malgré une forte opposition sur le terrain.

« Redoutable négociatrice », « s’exprimant sans détour », « Marylise Léon impressionne plusieurs de ses homologues de la CGT ou de FO », notent Les Échos. Autant de qualités qu’elle devra désormais mettre à profit à la tête de la confédération.

Laurent Berger se montre confiant : « Elle est appréciée au sein de la maison, elle est proche des gens, humaine » et saura « impulser un nouvel élan, comme j’ai essayé de le faire, à partir de 2012 jusqu’à aujourd’hui », dit-il ce mercredi 19 avril au Monde.

VIDÉO-Laurent Berger (CFDT) annonce qu'il va quitter ses fonctions au 21 juin