Marion Bartoli défend Rafael Nadal: "La méritocratie salariale n’est pas liée au genre"

En expliquant à la Sexta qu'une égalité salariale systémique entre les hommes et femmes sur le circuit n'avait pas forcément de sens à ses yeux, Rafael Nadal ne se doutait peut-être pas qu'une telle déclaration susciterait autant de réactions dans son pays. Et pourtant, la sortie du recordman de titre à Roland-Garros a eu une résonance internationale.

Marion Bartoli a tenu à prendre la défense du Majorquin sur RMC, dimanche soir: "Rafa, je le connais depuis qu'il a 17 ans. Ça fait plus de 20 ans qu’on se connaît. Je connais ses valeurs, et ce qu’il défend (...) Il défend que les hommes et les femmes aient la même capacité à avoir des opportunités égales."

"En revanche, la méritocratie salariale, qui est un des piliers du féminisme n'est pas obligatoirement liée au genre, a-t-elle expliqué dans Bartoli Time. Ce n’est pas parce qu’une femme va être meilleure qu’un homme dans son domaine, qu’elle doit toucher moins, et va être en égalité salariale avec un homme."

L’exemple Serena Williams

Marion Bartoli a précisé sa pensée en illustrant son propos avec l’exemple de Serena Williams: "L’exemple de Serena Williams, il le prend car elle est plus connue que lui aux Etats-Unis, que le marché là-bas est encore plus important qu’en Europe, et que donc, par les revenus qu’elle génère elle va finalement gagner plus d’argent que lui. Donc, cette méritocratie salariale, du fait qu’elle soit "meilleure" que lui, pas forcément au niveau sportif, mais dans ce qu’elle peut générer ou vendre niveau image, ça c’est normal pour lui qu’elle touche plus d’argent (...) Ce serait dénigrer les femmes de dire que quoiqu’il arrive, tout le monde a droit à la même rémunération."

"Il a toujours été très respectueux du tennis féminin"

Malgré les critiques envers celui qui vit potentiellement sa dernière année avant la retraite, Bartoli martèle qu’il a toujours été "très respectueux du tennis féminin, et l’a toujours défendu." "Ce que je comprends parfaitement dans ce qu’il dit, c’est qu’on ne peut pas dire: parce qu’on est une femme, la méritocratie salariale est directement “offerte et appliquée. En revanche, qu’on continue à se battre pour que le tennis féminin soit rémunéré à sa juste valeur."

"Je l'ai côtoyé pendant plus de 20 ans, on a joué les mêmes tournois pendant 15 ans, plus intègre, plus gentil, plus humble, plus respectueux, ce n’est pas possible de trouver (...) Il a parlé d’égalité d’opportunité, et je suis d’accord avec lui car ce n’est pas encore le cas", a-t-elle conclu.

Article original publié sur RMC Sport