Marché de l’art : l’éditeur Lothar Schirmer vend sa collection

Pièce majeure de la collection mise en vente, l’un des portraits les plus célèbres d’Yves Saint Laurent, signé Jeanloup Sieff en 1971 (estimé entre 10 000 et 15 000 euros). - Credit:
Pièce majeure de la collection mise en vente, l’un des portraits les plus célèbres d’Yves Saint Laurent, signé Jeanloup Sieff en 1971 (estimé entre 10 000 et 15 000 euros). - Credit:

Yves Saint Laurent a 36 ans quand il franchit les portes du studio du photographe Jeanloup Sieff. Nous sommes en 1971 et le créateur, fort du parfum de scandale suscité par sa dernière collection de prêt-à-porter Libération – inspirée du vestiaire des femmes sous l'Occupation –, entend porter plus loin encore le fer. Pour lancer son premier jus masculin, il décide de poser lui-même. Au cours de la séance, il va progressivement se dévêtir… pour ne garder que ses lunettes. Jouant de l'esthétique sulfureuse du nu masculin, le cliché fait scandale – Jours de France refuse de le publier, Vogue n'hésite pas quand Bernard Pivot, dans les colonnes du Figaro, parle de « provocation cynique »…

Une icône photographique est née. Elle est la métonymie de la collection de l'éditeur d'art allemand Lothar Schirmer, qui a décidé de disperser aux enchères, chez Christie's à Paris, quelques-uns de ses trésors. À l'origine de cette vente, un livre de clichés rassemblés par l'esthète autour du glamour. « Un thème qui pour lui rime avec portrait, nu érotique, mode et publicité », indique Élodie Morel-Bazin, directrice du département photographie Europe chez Christie's. « À ce titre, le portrait de Saint Laurent par Sieff est emblématique. Tout comme Isabella Rossellini par Robert Mapplethorpe, ou Madonna par Jean-Baptiste Mondino… Tous reflet du goût d'un homme, tous choisis par lui pour ce livre, et dont il décide finalement de se séparer. »

En ligne. Estimée 600 000 euros, pour [...] Lire la suite