La maladie de Parkinson serait causée par un dérèglement du microbiote intestinal

Les personnes atteintes de cette maladie neurodégénérative présentent une surabondance de pathogènes opportunistes, entre autres anomalies du microbiote.

L’origine intestinale de la maladie de Parkinson commence à se confirmer. Cette hypothèse, énoncée par le médecin allemand Heiko Braak en 2003, proposait que cette maladie neurodégénérative pourrait être causée par un pathogène inconnu qui passerait de l'appareil digestif vers le cerveau à travers le nerf vague (qui connecte l’encéphale et le système digestif).

Déjà en 2017, des chercheurs suédois avaient renforcé cette hypothèse en montrant que les personnes ayant subi l’ablation chirurgicale de ce nerf avaient moins de risque de développer la maladie, prouvant l’implication de cette connexion intestins-cerveau au moins dans une partie des cas de Parkinson. Aussi, il est connu que des problèmes digestifs (tels que la constipation ou l’inflammation) sont liés à cette maladie et apparaissent des années (voire des décennies) avant le diagnostic de la maladie. Une nouvelle étude, publiée le 15 novembre 2023 dans la revue Nature Communications, ajoute un nouvel argument pour soutenir l’hypothèse de Herr Braak : il y aurait un déséquilibre important dans le microbiote intestinal des personnes avec cette maladie, avec une surabondance de bactéries pathogènes.

Les microbiotes des personnes avec Parkinson causeraient plus d’inflammation

Les chercheurs de l’Université de l’Alabama aux États-Unis ont constaté ce dérèglement intestinal en comparant les microbiotes de 490 personnes atteints de la maladie de Parkinson avec ceux de 230 personnes "saines" (dont un peu plus de la moitié étaient les époux ou épouses des personnes malades et donc partageaient le même environnement). Sans surprise, les cas de constipation étaient beaucoup plus nombreux dans la cohorte de personnes avec Parkinson (six fois plus fréquent que pour le groupe contrôle). Au niveau du microbiote, il y avait des différences claires entre les deux groupes, avec 55 espèces de bactéries enrichies chez le groupe avec Parkinson. C’était le cas par exemple des Bifidobacterium dentium et Actinomyces oris (7 fois pl[...]

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