La maison d’Aung San Suu Kyi n’a pas trouvé preneur

En janvier, un tribunal avait ordonné la mise en vente de la maison coloniale dans laquelle Aung San Suu Kyi a longtemps vécu, y compris ses quinze années d’assignation à résidence. Il donnait ainsi raison au frère de la “Dame de Rangoon” qui, depuis de longues années, en revendique la moitié. La mise à prix de la villa coloniale et de ses presque 8 hectares de terrain avait été fixée à 315 milliards de kyats, soit autour de 90 millions de dollars, explique The Irrawaddy.

La junte au pouvoir entendait ainsi se débarrasser d’un symbole de la lutte démocratique. Sauf que, mercredi 20 mars, personne ne s’est présenté aux enchères, raconte la BBC.

“Des fonctionnaires du tribunal se sont tenus devant la porte d’entrée de la maison à 10 heures et ont demandé à trois reprises s’il y avait des offres, avant de clôturer la vente aux enchères. Seuls des journalistes, des fonctionnaires et des policiers en civil étaient présents.”

La maison du lac Inya, située au 54 University Avenue, “est presque aussi célèbre qu’Aung San Suu Kyi elle-même”, rappelle le média britannique. Après l’assassinat du général Aung San, le père de l’indépendance et d’Aung San Suu Kyi, cette villa coloniale fut offerte par le gouvernement d’alors à sa veuve. C’est là que le futur Prix Nobel grandit et lança sa longue campagne en faveur de la démocratie en 1988 en y installant le siège de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND).

“Des milliers de personnes avaient pris l’habitude de se rassembler devant la porte de la demeure pour écouter Aung San Suu Kyi prononcer des discours en faveur de la démocratie, rappelle The Irrawaddy. Après la fin de son assignation à résidence [en 2010], elle y a reçu une série de dirigeants internationaux, dont le président américain de l’époque, Barack Obama, et la secrétaire d’État, Hillary Clinton, en 2011 et 2012.

Après l’annonce en janvier de sa mise en vente, les avocats d’Aung San Suu Kyi, emprisonnée depuis le coup d’État de février 2021, ont tenté de déposer des recours pour l’empêcher, indique Democratic Voice of Burma. En vain. Après l’échec des premières enchères, mercredi 20 mars, une nouvelle date sera fixée, a indiqué un responsable du tribunal au média Bloomberg.

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